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L’industrie nucléaire propose des solutions énergétiques propres

À l’heure où le monde cherche des sources d’énergie propre et met au point des technologies propres pour lutter contre les changements climatiques, l’industrie nucléaire du Canada porte une attention renouvelée à l’exportation de ses produits et services.

Le Canada a longtemps fait figure de chef de file mondial de la recherche et de la technologie nucléaire, concevant et exportant des réacteurs et leurs composants ainsi que des radio‑isotopes utilisés dans différentes applications telles que le diagnostic médical, les traitements anticancéreux et la fabrication de matériel de pointe.

« Les occasions à saisir sont immenses pour le Canada », affirme John Barrett, président et chef de la direction de l’Association nucléaire canadienne (ANC). L’association propose des services de promotion et d’analyse à l’industrie nucléaire canadienne de concert avec une société sœur, l’Organization of Canadian Nuclear Industries (OCNI). Selon l’OCNI, l’industrie nucléaire canadienne génère des exportations de 1,6 milliard de dollars — 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans l’ensemble du secteur &mdash: et emploie quelque 40 000 Canadiens.

M. Barrett espère qu’une plus grande reconnaissance sera accordée aux capacités de la technologie nucléaire à « combler l’écart des émissions » et à « constituer une partie incroyablement fiable » de ce qu’il nomme le menu des énergies propres. « Le nucléaire, qui est à la fois une infrastructure propre et une technologie propre, gagnerait à être ajouté aux priorités que Commerce international accorde aux exportations canadiennes de technologies propres », fait‑il observer.

« À titre de citoyen du monde, j’aimerais que le monde adopte le nucléaire comme moyen de s’affranchir des combustibles fossiles, » de dire M. Barrett, ajoutant que l’industrie nucléaire canadienne est résolue à proclamer ce message dans le monde entier. « Nous devons tous faire partie de la réponse. »

Avec l’aide du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC), les entreprises et les organisations de ce domaine fortement réglementé découvrent un vaste éventail de marchés à l’étranger.

« Il s’agit d’une grande réussite », précise M. Barrett, notant que le Canada a longtemps fait figure de pionnier dans ce marché et que, aujourd’hui, les industries nucléaires sont présentes dans toutes sortes de domaines au pays et à l’étranger. « Nous n’en sommes qu’à la partie émergée de l’iceberg quant à ce que la technologie nucléaire peut nous offrir. Certaines technologies impressionnantes et certains changements révolutionnaires sont à prévoir, explique-t-il, de l’imagerie médicale aux petits réacteurs modulaires susceptibles de remplacer les centrales alimentées au charbon, de servir de source de chaleur et d’électricité non émettrices pour l’industrie, et de produire une électricité fiable ou de fournir une source de chaleur propre et efficace dans les régions éloignées et nordiques.

Andrew Stuart
Andrew Stuart, président et chef de la direction d’Isowater Corp., tient une bouteille d’oxyde de deutérium.
(Photo : courtoisie de Isowater Corp.)

M. Barrett signale que le SDC aide les entreprises nucléaires à l’étranger, notamment en cherchant des marchés et en apportant une aide à l’égard des contrôles à l’exportation complexes, ainsi qu’en représentant l’industrie dans les échanges avec les gouvernements et les sociétés à l’étranger. « Il s’agit d’un domaine où la perception de la qualité et la sécurité de la technologie revêtent une importance particulière, note‑t‑il.

Jonathan Lundy est vice‑président, Stratégie et services commerciaux, de BWXT Canada Ltd., une entreprise qui est établie à Cambridge, en Ontario, et se spécialise dans la fabrication de matériel nucléaire lourd, qui est notamment associé au parc de réacteurs CANDU au pays et à l’étranger. « Le Canada a mis au point une technologie nucléaire unique, qui l’a fait connaître dans le monde entier » précise‑t‑il.

« Le SDC est avantageux pour nous et l’est pour toute l’industrie nucléaire », affirme M. Lundy. Son entreprise, qui compte 1 100 employés au Canada, tire environ 10 % de son chiffre d’affaires annuel à l’étranger, à l’heure actuelle — mais ce chiffre peut atteindre 30 % lorsque d’importantes ventes sont conclues sur le marché international. Les délégués commerciaux contribuent à simplifier les procédures réglementaires dans différents marchés et prennent part aux interactions entre différents gouvernements, à ses dires. « Le SDC exerce un rôle vraiment intéressant et particulièrement utile, et il réussit vraiment bien. »

Song‑Min Cho, délégué commercial chargé d’appuyer les industries nucléaires au sein de l’équipe d’infrastructure d’Affaires mondiales Canada, à Ottawa, souligne que la réputation du Canada associée au programme des réacteurs CANDU n’est plus à faire, et que le programme continue d’offrir un fort potentiel, tandis que des débouchés se présentent pour les nouvelles technologies, comme les petits réacteurs modulaires.

Parmi les marchés prioritaires des ventes de réacteurs CANDU et de leurs composants, destinés tant à de nouveaux bâtiments qu’à des projets de réfection, mentionnons la Chine, l’Argentine, la Roumanie et le Royaume‑Uni, d’ajouter M. Cho.

Le SDC collabore avec l’OCNI dans le cadre de missions commerciales à l’étranger consacrées à ce secteur qui, selon M. Cho, permettent de faire connaître les entreprises canadiennes et leurs capacités à des acheteurs étrangers, tant du secteur privé que du secteur public.

« Dans l’infrastructure nucléaire, vous devez rencontrer régulièrement vos clients afin que les occasions se transforment en contrats, déclare M. Cho. Ils veulent voir si le gouvernement du Canada soutient l’industrie. »

Andrew Stuart, président et chef de la direction d’Isowater Corp., à Collingwood, en Ontario, affirme que l’appui du SDC est indispensable à son entreprise, qui fournit de l’oxyde de deutérium — ce qu’on appelle communément l’« eau lourde » — à différents secteurs, dont les sciences de la vie, la haute technologie et les sciences environnementales.

Fondée en 2009, cette société vend aujourd’hui plus de 95 % de ses produits dans environ 13 pays étrangers, et qui servent à différentes fins : produits pharmaceutiques, diagnostic, hydrologie, produits de beauté, fibre optique, semi‑conducteurs, recherche scientifique, et fabrication.

« Ce marché connaît une forte croissance, et nous enregistrons d’importantes réussites à l’échelle internationale, fait valoir M. Stuart. Nous mettons en lien un produit nucléaire classique avec des marchés non nucléaires et une clientèle dont la demande est beaucoup plus faible, mais dont les applications sont multiples et très variées. »

Selon ses dires, le plus grand outil de commercialisation de l’entreprise est son site Web, en raison du fait que de nombreux intervenants internationaux cherchent des sources d’eau lourde à différentes fins. Dès qu’une transaction est engagée, le SDC offre beaucoup d’aide, souligne‑t‑il, pour attester que le client « remplit les conditions lui permettant d’acheter et de manipuler le produit aux fins indiquées », et pour s’y retrouver dans les nombreux règlements sur le contrôle des exportations.

« Nous avons besoin de ce soutien pour chaque vente d’exportation que nous concluons », précise M. Stuart, un processus qui peut s’étaler sur une période allant de trois semaines à six mois voire plus pour des régions éloignées. Il est très important de pouvoir compter sur un appui local. »

Pour M. Stuart, le marché connaît une forte croissance. « Notre priorité vise à assurer une solide chaîne d’approvisionnement en oxyde de deutérium de façon à permettre à nos clients de développer leur propre entreprise », ajoute‑t‑il, remarquant que le SDC joue un rôle important dans l’équation. « Le SDC permet réellement aux petites et moyennes entreprises d’élargir leur rayonnement. Nous ne pouvons tout simplement pas avoir la couverture mondiale qu’ont habituellement de plus grandes entreprises », conclut M. Stuart.

Pour ce qui est de la direction que l’industrie nucléaire prendra, M. Lundy aimerait voir le Canada « sortir des sentiers battus » dans les marchés d’exportation, ce qui nécessite un engagement plus ferme des autorités fédérales à l’égard de la technologie nucléaire au pays et à l’étranger.

« Nous voulons une politique cohérente qui aide toute l’industrie, note M Lundy. La technologie présente un intérêt incontestable, et le gouvernement soutient les efforts que nous déployons à l’échelle internationale. »

M. Barrett souligne que les efforts actuellement menés pour remettre en état les centrales nucléaires de l’Ontario envoient un bon signal aux clients étrangers potentiels. « Ils veulent être en mesure de constater que l’industrie est solide dans le pays fournisseur, ce qui permet de rendre la chaîne d’approvisionnement saine et fiable. »

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