Une technologie rend les polluants des eaux usées inoffensifs
Une technologie propre révolutionnaire qui élimine les polluants complexes et toxiques des eaux usées produites par l’industrie lourde et les rend inoffensives; a permis à une entreprise canadienne de figurer parmi les plus grandes entreprises de technologies propres au monde.
Même si la technologie de la société Axine Water Technologies Inc. de Vancouver, en Colombie-Britannique a attiré l'attention du monde entier, le président et chef exécutif, Jonathan Rhône affirme que l'innovation ne s'est pas arrêtée là. Le modèle de service unique de la société, qui fournit sa solution directement aux usines de ses clients, et sa stratégie d’exportation agressive, axée sur des secteurs spécifiques et des marchés prometteurs, font également tourner les têtes.
Jonathan Rhone, président et chef exécutif d’Axine Water Technologies Inc.
« Si vous êtes dans les technologies propres et que vous ne vous concentrez pas sur les marchés mondiaux, ce serait une exception à la règle, car les grands marchés le sont tout à fait au niveau mondial », déclare M. Rhone, notant que les grandes industries du monde entier « subissent une transformation massive » dans des domaines tels que l'efficacité en énergie et en eau. « Ces industries sont insatiables dans leur demande des types de solutions proposées par des entreprises technologiques canadiennes comme la nôtre. »
En grec, Axine signifie « mersamicales ». La technologie de l’entreprise utilise un procédé électrochimique pour décomposer les composants polluants et les oxyder pour en faire des atomes élémentaires d’azote, d’oxygène, d’hydrogène et d’autres gaz, sans produire d’autres déchets.
« Nous faisons cela d’une manière extrêmement efficace, si bien que nous pouvons traiter ces eaux directement chez le client pour pouvoir ensuite les rejeter sans danger dans le réseau d’égout ou, dans certains cas, les réutiliser », explique M. Rhone. Cela permet aux entreprises de nombreuses industries — des semi-conducteurs aux batteries de voiture en passant par les peintures, les produits chimiques et les produits pharmaceutiques — de résoudre un problème d’un milliard de dollars. En effet, ces processus de fabrication utilisent beaucoup d’eau et celle-ci se charge de « matières organiques résistantes » qui ne se dégradent pas naturellement dans l’environnement.
Le Canada en tête sur la carte des technologies propres
Treize entreprises canadiennes ont l’honneur de figurer sur la liste des 100 entreprises privées les plus prometteuses du secteur des technologies propres à l’échelle mondiale de 2018, et sept d’entre elles sont établies en Colombie-Britannique.
La liste Global Cleantech 100 regroupe les entreprises privées les plus prometteuses du secteur. Elle est publiée chaque année par une organisation de San Francisco nommée Cleantech Group. « Cette liste est considérée comme la norme d’or des programmes de récompense dans ce secteur», selon David Tsui, un délégué commercial responsable des technologies propres pour le SDC à Vancouver.
La Colombie-Britannique est « reconnue dans le monde comme l’un des véritables centres mondiaux d’innovation en matière de services et de technologies propres », indique Jonathan Rhone, président et directeur général d’Axine, l’une des sept entreprises de la C.-B sur la liste.
Selon M. Rhone, qui fait partie d’un groupe d’entrepreneurs appelé l’Alliance des PDG en technologies propres de la C.-B., la province compte près de 300 entreprises dans le secteur, qui représentent des milliards de dollars en revenus et capitaux.
« Nous souhaitons faire de la C.-B. un chef de file des technologies propres. Pour ce faire, nous devons collaborer et nous soutenir les uns les autres dans notre croissance, explique-t-il. Nous offrons des services de mentorat entre pairs aux PDG et nous nous entraidons pour réunir des capitaux et en attirer dans notre secteur, puisque c’est vital. Nous en sommes encore aux tout débuts de cette industrie, mais la demande du marché est énorme pour ce qui est produit au Canada, a déclaré M. Rhone. Nous sommes vraiment très honorés d’avoir été sélectionnés, il s’agit d’une belle reconnaissance. Le processus est rigoureux. Pour figurer sur la liste, des milliers d’entreprises du monde entier ont été examinées. »
Les autres entreprises canadiennes récompensées sur la liste Global Cleantech 100 de 2018. sont les suivantes : Awesense, MineSense Technologies, Saltworks Technologies, Semios et Terramera (toutes basées en Colombie-Britannique), Farmers Edge (Winnipeg, Manitoba), Opus One Solutions (Richmond Hill, Ontario), ecobee et Enbala Power Networks (Toronto, Ontario), GaN Systems (Ottawa, Ontario), Enerkem (Montréal, Québec) et CarbonCure Technologies (Halifax, Nouvelle-Écosse).
« S’ils ne font pas l’objet d’un sérieux traitement et ne sont pas éliminés des eaux usées, ces polluants sont susceptibles de se retrouver dans la chaîne alimentaire et, éventuellement, dans votre réfrigérateur, affirme Jonathan Rhone. Dans les cas les plus graves, nos clients doivent recueillir ces polluants dans les flux d’eaux usées, puis les transporter en camion dans un endroit où ils seront incinérés ou injectés dans un puits profond. Il s’agit d’une méthode très onéreuse, qui comporte pas mal de risques et de responsabilités. »
Axine ne vend pas sa technologie aux autres entreprises, explique M. Rhone. « Nous avons nos propres usines et nous offrons à nos clients un service de traitement de l’eau, ajoute-t-il. Nous finançons, construisons, installons, faisons fonctionner, réparons et entretenons nos systèmes sur le site des clients. » Cette technologie est modulaire et entièrement automatisée, ce qui permet à la société Axine de recueillir un flux de données pour surveiller, nettoyer et analyser les eaux usées qui proviennent d’un processus de fabrication en particulier.
« Nous suivons une approche très différente qui fait appel à une technologie très efficace pour éliminer les problèmes », affirme M. Rhone, avant d’ajouter que, d’ordinaire, les usines doivent se procurer cet équipement, le monter et le faire fonctionner.
En considérant le traitement des eaux usées comme un service, les clients n’ont pas à utiliser leur capital. Il leur suffit de signer avec Axine une entente de service sur plusieurs années, explique-t-il. « Ils n’ont pas à prendre les risques liés à une technologie qu’ils ne maîtrisent pas ni à se soucier de la faire fonctionner, si bien qu’ils peuvent se consacrer à ce qu’ils font le mieux. »
La société Axine a vu le jour fin 2012 grâce à du capital d’amorçage. Elle concentre actuellement toutes ses activités commerciales non pas au Canada, mais aux États-Unis. « Nous exerçons nos activités sur un marché d’acheteurs très dynamiques qui sont très ouverts aux nouvelles technologies, ce qui nous permet de profiter d’une superbe rampe de lancement », affirme Jonathan Rhone.
À présent que Axine vise des marchés un peu plus éloignés, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Allemagne, cette entreprise espère que le Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) l’aidera à se familiariser avec la réglementation sur les activités commerciales de ces pays ainsi que les lois en vigueur, qu’il s’agisse de l’embauche, de la fiscalité ou autre.
« Si le SDC nous présente, cela donne un minimum de crédibilité aussi bien à l’exportateur qu’à l’acheteur du marché local », affirme M. Rhone.
L’entreprise réussit particulièrement bien sur les marchés d’exportation, car elle apporte sa technologie sur le site des industriels, constate David Tsui, un délégué commercial du bureau régional de Vancouver qui se consacre aux technologies propres. « Axine peut apporter sur place tout l’équipement nécessaire et faire tout le traitement à cet endroit. C’est une idée géniale, car cela fait baisser les coûts, donne la possibilité de faire des ajustements facilement et évite l’empreinte carbone qui découle du transport. »
Comme le marché canadien est petit, les entreprises spécialisées dans les technologies propres ne peuvent pas compter sur un grand nombre d’utilisateurs précoces au Canada, « si bien qu’elles sont souvent obligées d’aller chercher les premiers clients de référence à l’étranger, et cela coûte cher. Cela nécessite de posséder des connaissances et des compétences en matière d’exportation dès les premières étapes de la croissance de l’entreprise », explique le chef d’entreprise. « Il faut penser mondialement et viser les marchés internationaux dès le départ, si bien qu’il est indispensable de mettre en place des chaînes d’approvisionnement d’envergure mondiale, alors que les équipes de vente et de marketing fonctionnent souvent à distance. »
Il est donc important d’obtenir l’aide des délégués commerciaux, dit-il. « Je les croise tout le temps aux quatre coins du globe. Ils renforcent l’image de marque du Canada en tant qu’exportateur de produits et de services hautement concurrentiels et en tant que grand pays avec lequel faire des affaires.
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