Une entreprise canadienne donne le ton en ce qui concerne les systèmes de vélopartage
Une entreprise canadienne a remporté un important contrat pour installer le nouveau système de vélopartage de Barcelone, grâce à une approche de partenariat réussie, à une technologie innovante canadienne, aux avantages du nouvel Accord économique et commercial global (AECG) Canada–Union européenne et à l’aide du Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada.
Aurora Polo, déléguée commerciale, à vélo.
En janvier, PBSC Solutions Urbaines, située à Longueuil, au Québec, a commencé à installer une flotte de 7 000 nouveaux vélos à Barcelone, y compris 1 000 modèles à pédalage assisté équipés de moteurs électriques. Il s’agit du plus grand réseau du genre en Espagne. Compte tenu des plans de la ville, qui envisage de développer son populaire réseau « Bicing 2.0 »
, et des possibilités additionnelles d’installer et de remplacer des services de vélopartage dans la région, le pays et ailleurs en Europe, PBSC espère que ce contrat représentera un premier pas vers d’autres occasions d’affaires lucratives.
« Le monde est notre terrain de jeu »
, déclare Adrian Popovici, chef des affaires juridiques de PBSC. L’entreprise a été créée en 2014 à la suite du rachat de Public Bike System Company, une organisation à but non lucratif fondée à Montréal en 2008 pour fournir les vélos Bixi à la ville. PBSC avait depuis pris de l’expansion et mis en place plusieurs systèmes sur trois continents. À l’heure actuelle, l’organisation compte environ 80 employés et dispose d’installations de vélopartage dans 32 villes du monde, y compris Washington, Détroit, Londres, Reykjavik, Santiago, São Paulo, Rio, Buenos Aires et Melbourne, ainsi que d’autres projets en cours.
M. Popovici, membre du conseil d’administration de l’Association nord‑américaine de vélopartage, a expliqué qu’avec les installations de PBSC, les vélos sont garés dans des « stations intelligentes »
(on en compte d’ailleurs 519 à Barcelone). Les vélos peuvent être loués par l’entremise d’applications mobiles, et peu d’efforts sont requis pour les libérer du point d’ancrage et pour les y remettre en balayant simplement un code QR. Les vélos sont solides et sécuritaires, et ils sont dotés d’une technologie à la fine pointe développée par Cycles Devinci à Chicoutimi, au Québec. Selon le modèle opérationnel de PBSC, l’entreprise fournit tout l’équipement et les logiciels à son client, en général une ville. Par la suite, un partenaire, habituellement un opérateur local sur le terrain, s’occupe de la maintenance et du rééquilibrage de l’ensemble du système.
À la recherche de débouchés pour les technologies propres en Espagne
Les possibilités sont nombreuses sur le marché espagnol pour les entreprises canadiennes qui proposent des produits et des services dans le domaine des technologies propres.
Nadia Rego, une déléguée commerciale à Madrid qui œuvre notamment dans les secteurs des technologies propres et des infrastructures, déclare : « L’Espagne offre de grandes possibilités. Il s’agit de l’un des pays qui contribuent le plus à la croissance dans la zone européenne. »
L’Espagne, qu’elle désigne comme le pays le plus ensoleillé d’Europe, s’est fixé comme objectif de produire 100 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2050. « Cela signifie que des investissements importants seront réalisés dans le domaine de la génération et du développement du réseau, » ajoute‑t‑elle en soulignant que la concentration de la population dans les zones urbaines renforce la nécessité d’investir dans des solutions durables en matière d’eau, de déchets et de mobilité.
« Plusieurs villes souhaitent offrir des services modernes de qualité aux citoyens et aux touristes, »
précise-t-elle. Elle ajoute que l’Espagne a accueilli 82 millions de touristes l’année dernière, ce qui en fait la deuxième destination touristique en importance de l’Europe après la France.
Selon Mme Rego, l’Espagne réalise actuellement de nombreux projets de technologies propres liés aux villes intelligentes, domaine dans lequel les Canadiens disposent d’importantes compétences. En effet, le Canada possède des compétences dans les systèmes de vélopartage, mais également dans les technologies transversales comme les capteurs et l’analyse des données.
Le nombre d’initiatives ne cesse d’augmenter, et les investissements dans les villes intelligentes atteindront 2 milliards d’euros d’ici deux ans. La concurrence demeure cependant élevée, et les processus de passation de marchés menés par les municipalités peuvent prendre du temps.
En effet, selon Mme Rego, l’obtention d’un gros contrat peut nécessiter entre six mois et plusieurs années. Celle-ci recommande aux entreprises intéressées par des occasions d’affaires en Espagne d’effectuer des recherches, de former une équipe dédiée qui parle la langue, de demander l’aide du SDC et d’assister à des salons commerciaux et à d’autres événements similaires afin de rencontrer des clients, des fournisseurs et des partenaires potentiels, ainsi que les entreprises concurrentes.
« Il est essentiel de trouver le bon partenaire qui comprend les besoins, la culture et l’ambiance de la ville »
, insiste M. Popovici. PBSC compte donc sur la participation du SDC qui suggère des partenaires potentiels et aide à les valider, étant donné le processus laborieux requis pour présenter une demande de soumission et le fait que le contrat en résultant peut durer une décennie ou plus. « Il faut s’assurer que le partenaire choisi est digne de confiance et qu’il pourra exécuter ses tâches correctement. »
Pour le système de Barcelone, PBSC a fondé un consortium avec Ferrovial Services Spain, un opérateur mondial de services publics et d’infrastructures, et, ensemble, ils ont proposé une soumission de 250 millions de dollars sur dix ans pour le contrat Bicing 2.0. La coentreprise avec Ferrovial Services permettra de mettre de l’avant la toute dernière technologie en matière de vélopartage hybride dans la ville.
En janvier, le lancement du système à Barcelone, en remplacement du système précédent adopté par la ville, a connu un franc succès selon Aurora Polo, une déléguée commerciale, qui a essayé les vélos à cette occasion. « Les vélos présentent une structure solide et arborent fièrement un autocollant “Fabriqué au Canada”, ainsi qu’un merveilleux graphisme moderne avec des mosaïques de Barcelone. Ils sont également extrêmement légers à manier, ajoute‑t‑elle. Cela prouve une fois de plus que l’innovation canadienne peut être couronnée de succès. »
Dans le but de pénétrer le marché espagnol, PBSC a reçu un financement de la part de CanExport, un programme dirigé par le SDC qui offre aux entreprises des mesures incitatives pour développer et diversifier leurs ventes à l’étranger et être plus concurrentielles au sein de l’économie mondiale. L’entreprise espère maintenant reproduire son modèle efficace dans plusieurs villes avoisinantes, et le SDC compte la soutenir à toutes les étapes.
Nadia Rego, une déléguée commerciale de Madrid qui œuvre dans les secteurs des technologies propres et de l’infrastructure, a rencontré PBSC pour la première fois en 2016 lors du Congrès mondial Smart City Expo. Ce sommet annuel, qui se tient à Barcelone, porte sur les solutions urbaines; il s’agit de l’un des plus importants événements de ce type au monde. Mme Rego a indiqué que le SDC avait offert à l’entreprise de l’information sur les possibilités de passation de marchés et l’avait invitée à présenter ses solutions lors d’événements promotionnels en Espagne. Pendant ce temps, PBSC a travaillé fort pour élaborer une soumission gagnante pour le projet de Barcelone, grâce à une technologie à la fine pointe, comme les vélos électriques qui intéressent tous les âges, et grâce à la présence de l’entreprise sur le terrain. PBSC a également reçu un soutien important de la part du bureau du gouvernement du Québec en Espagne.
« Le fait que le Canada réalise de nombreux projets novateurs dans le secteur des technologies propres est un facteur important »
, indique Mme Rego. Un de ces projets est le Défi des villes intelligentes, un concours à l’échelle du pays qui encourage l’adoption par les communautés d’une approche de villes intelligentes au moyen de l’innovation, des données et des technologies connectées. « Les Européens prennent bonne note », ajoute‑t‑elle, en particulier depuis que l’AECG place l’Union européenne et le Canada sur un pied d’égalité.
L’AECG a été particulièrement avantageux pour PBSC en l’aidant à obtenir le contrat de Barcelone, précise M. Popovici. L’accord commercial permet aux entreprises canadiennes d’être concurrentielles dans le cadre de programmes gouvernementaux d’approvisionnement, plutôt que de devoir être enregistrées en Espagne. L’AECG élimine le droit de douane de 6 % auparavant imposé aux vélos classiques, ainsi que celui de 14 % imposé aux vélos électriques. « Nous pouvons être sur un pied d’égalité avec les entreprises locales, et, en fin de compte, quelques points de pourcentage peuvent faire une grande différence. »
M. Popovici ajoute que le fait de bénéficier du soutien du SDC lors du processus de soumission pour les contrats de vélopartage a été rassurant pour PBSC, ainsi que pour les entreprises et les instances gouvernementales locales concernées.
« Dans certains pays, on ne nous connaît pas, a‑t‑il expliqué. Lorsqu’un délégué commercial organise une réunion, nos interlocuteurs ont l’assurance que nous avons l’appui du gouvernement canadien. »
Il précise que le Canada est respecté et reconnu dans le domaine des technologies durables ainsi que pour son expertise en ce qui concerne les vélos de l’entreprise. En attendant, PBSC s’efforce de satisfaire ses clients avec des systèmes fiables et un service de soutien. M. Popovici encourage les autres acteurs dans ce domaine émergent à se familiariser avec le marché, à trouver un partenaire fiable, à s’intéresser à la concurrence et à se prévaloir de toutes les ressources disponibles.
En s’appuyant sur le modèle que représente le système de Barcelone désormais en place, M. Popovici espère que la prochaine année sera la plus profitable que l’entreprise ait connue jusqu’à présent. PBSC a reçu des commentaires constamment positifs à propos des systèmes existants, et l’entreprise poursuit des négociations afin d’offrir ou de remplacer des services de vélopartage dans plusieurs villes dans un avenir rapproché. L’entreprise vise également un certain nombre de nouveaux marchés, y compris en Afrique et au Moyen‑Orient. « Il n’existe aucune limite. »
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