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Un géant canadien de la technologie mobile utilise des ressources mondiales pour étendre sa portée

En juillet 2019, le géant canadien du logiciel SOTI Inc. a annoncé qu’il avait recruté son millième employé à l’étranger, mais cette annonce ne révélait pas tout.

La technologie SOTI
La plateforme SOTI ONE vise à sécuriser, à gérer et à soutenir les fonctions mobiles essentielles aux opérations dans les secteurs du commerce au détail, des transports, de la logistique, des soins de santé et des services sur le terrain.

Si cette jeune entreprise, qui n’avait au début qu’un seul employé, est devenue un leader mondial de la technologie mobile, avec un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars, c’est grâce à un « effectif élargi ». Selon son vice‑président principal du marketing et des opérations, Steve Bailey, cet effectif comprend un vaste écosystème de partenariats ainsi que les représentants du Service des délégués commerciaux (SDC) au Canada et à l’étranger. C’est avec ces ressources que l’entreprise de Mississauga, en Ontario, a pu s’implanter dans 176 pays à ce jour, et que sa croissance se poursuit.

« Nous avons mis 25 années pour conquérir ce marché et nous récoltons aujourd’hui le fruit de ces efforts », ajoute M. Bailey, chargé du développement des activités de SOTI à l’international, de la planification stratégique à long terme et de la croissance sur les marchés internationaux.

L’entreprise privée a été fondée en 1995 par Carl Rodrigues, un PDG à l’esprit visionnaire. Originaire du Pakistan, M. Rodrigues est arrivé au Canada avec sa famille à l’âge de 11 ans. Il a d’abord travaillé comme ingénieur‑conseil en logiciels, avant de quitter son emploi et de s’installer dans son sous-sol, où il a créé un logiciel capable de gérer des téléphones mobiles à distance. Ce logiciel a connu un vif succès à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, SOTI est l’un des fournisseurs de solutions et de services de technologie mobile et d’Internet des objets les plus réputés au monde. En outre, sa plateforme, SOTI ONE, comporte différentes fonctionnalités, y compris pour la sécurité, le dépannage, la surveillance et le développement d’applications.

« Vous avez un problème, nous avons la solution, affirme M. Bailey. Et nous avons toujours l’impression de n’effleurer que la surface. »

Steve Bailey
Steve Bailey, vice‑président principal du marketing et des opérations, SOTI.

Carl Rodrigues, les débuts
Le fondateur et PDG de SOTI, Carl Rodrigues, a lancé son entreprise dans son sous‑sol, à Mississauga, en Ontario. Aujourd’hui, SOTI a des employés dans 28 pays et compte 10 bureaux dans le monde.

Aujourd’hui, plus de 17 000 entreprises, dont American Airlines et McDonald, utilisent les produits de SOTI dans le monde, et sa plateforme sert à gérer plus de 20 millions d’appareils. Pour répondre aux besoins de ses clients internationaux, l’entreprise a des employés dans 28 pays et compte 10 bureaux régionaux répartis au Canada et à l’étranger, notamment en Angleterre, en Suède, en Inde, en Australie, aux Émirats arabes unis et en Irlande.

L’entreprise affirme avoir été rentable pendant plus de 96 trimestres d’affilée, et cela en ne comptant que sur sa croissance interne (c.‑à‑d. sans financement de capital‑risque ni investissement extérieur). Son taux de croissance annuelle s’élève à 35 % et ses exportations représentent 93 % de ses activités. Selon M. Bailey, « SOTI devrait connaître une croissance considérable dans tous ses marchés. »

L’entreprise travaille directement avec plus de 200 partenaires qui fabriquent du matériel informatique ou conçoivent des logiciels, y compris des géants des TI, comme Samsung, Google, Zebra, Panasonic, Honeywell, SATO, Amazon, Microsoft et HP. À cela s’ajoute un réseau de 4 000 partenaires qui vendent ses solutions logicielles à leur clientèle.

« En fait, nos partenaires constituent notre effectif élargi », soutient M. Bailey. À cet égard, il note qu’en raison de l’étendue des activités de l’entreprise dans le monde, « un millier d’employés ne suffirait pas pour tout faire nous‑mêmes ». Il explique que SOTI s’associe à des partenaires qui connaissent sa technologie et qui sont crédibles, bien positionnés dans le marché et prêts à faire des affaires et à collaborer à de nouvelles idées.

En outre, l’entreprise considère comme essentielle la contribution du SDC, à commencer par celle de son bureau régional de Toronto, en Ontario. « Ce bureau nous a été d’un immense secours pour entrer en contact avec un certain nombre de délégués commerciaux sur des marchés internationaux, explique M. Bailey. Par exemple, à Dubaï, le SDC nous a aidés à nouer le contact avec les bonnes personnes. » À Gurgaon, en Inde, le SDC a aussi aidé SOTI, qui vient d’investir 12 millions de dollars américains dans de nouvelles installations de pointe qui accueilleront un nombre croissant d’employés. Ces investissements se sont également traduits par la création de 300 nouveaux emplois.

« Les délégués commerciaux sont nos yeux et nos oreilles, affirme M. Bailey. Ils connaissent bien les différents acteurs locaux. La clé du succès consiste à faire appel à eux. »

Eleonore Rupprecht est le principal point de contact pour SOTI au bureau de Toronto. Selon cette ancienne déléguée commerciale du secteur des technologies de l’information et des communications, qui s’occupe maintenant des sciences de la vie, ce bureau offre un guichet unique pour accéder au réseau mondial du SDC. Il aide aussi les entreprises canadiennes à affiner leurs stratégies pour s’implanter sur les marchés mondiaux, en plus de les conseiller sur ses programmes et de leur présenter des partenaires qui pourront les aider dans leurs efforts.

Mme Rupprecht estime que, par sa détermination à innover constamment, SOTI peut faire concurrence à des entreprises beaucoup plus grosses à l’international. De plus, selon elle, sa liste impressionnante de clients témoigne du caractère innovant de ses produits. « Dans ses messages, l’entreprise fait preuve d’assurance et d’audace, et elle est déterminée à conquérir de nouveaux marchés en assurant une présence locale, ce qui est essentiel pour y parvenir. »

Pour Daniele Haddad, déléguée commerciale chargée des TIC, des sciences de la vie et de l’innovation aux Émirats arabes unis, l’entreprise doit son succès sur le marché émirien aux liens qu’elle a su y tisser. « Ses ressources et ses employés sur le terrain, sa participation récurrente à la semaine de la technologie GITEX — le principal salon commercial des TIC dans la région — et la volonté de ses dirigeants de rencontrer sur place des partenaires et des clients en sont la preuve, affirme‑t‑elle. SOTI s’emploie également à nouer des partenariats par un dialogue et une collaboration stratégiques avec des multinationales qui ont leur siège à Dubaï et qui peuvent l’aider à vendre ses solutions à d’autres clients. »

« Les résultats de l’entreprise dans la région parlent d’eux-mêmes, fait remarquer Mme Haddad. L’équipe de SOTI fait un excellent travail de promotion. »

Selon M. Bailey, les analystes estiment que d’ici la fin de 2020, près de 80 milliards d’appareils seront reliés au moyen de la technologie de l’entreprise, ce qui représente un marché d’une valeur de 3 billions de dollars. « Nous savons que nous sommes particulièrement bien placés pour en tirer parti », indique‑t‑il, grâce à une gamme de produits qui augmentent constamment les fonctionnalités de la plateforme SOTI ONE.

Un des défis de l’entreprise consiste à attirer des talents indispensables, souligne‑t‑il. SOTI s’efforce d’attirer des talents internationaux au moyen de la Stratégie en matière de compétences mondiales du Canada. L’entreprise a aussi participé avec succès au programme Volet des talents mondiaux, ajoute M. Bailey. Ce dernier est également convaincu qu’il faut promouvoir le talent au Canada même. À cet égard, il croit que le gouvernement du Canada devrait investir dans les technologies canadiennes pour promouvoir l’innovation et aider les entreprises canadiennes en croissance et à fort potentiel, comme SOTI.

L’entreprise, qui a remporté de nombreux prix de l’industrie, a reçu de nombreuses offres d’acquisition. Toutefois, elle tient beaucoup à rester canadienne, et à devenir une concurrente redoutable à l’échelle mondiale. « Nous souhaitons étendre les activités de l’entreprise, et non pas la vendre », conclut M. Bailey.

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