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Une entreprise québécoise contribue à protéger les ressources en eau en Europe

Lorsqu’elle achevait sa maîtrise en géographie, Sonja Behmel, aussi titulaire d’un doctorat, devait réaliser un projet; elle a donc communiqué avec une ONG pour voir si elles pouvaient collaborer. Ce projet a donné naissance à WaterShed Monitoring, une entreprise qui intègre des données sur tous les aspects de la gestion de l’eau, du traitement des eaux usées à la protection des ressources en eau.

Fondée à Québec, WaterShed Monitoring mène maintenant des activités en Europe, notamment en France, avec l’aide du Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) et grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne.

Selon Mme Behmel, cofondatrice et présidente‑directrice générale, « nous vivons dans un monde très complexe et nous savons que nous devons protéger nos ressources – dans ce cas, les ressources en eau – tant sur le plan de la qualité que de la quantité, pour les humains comme pour l’environnement naturel ». Cela signifie qu’il faut prendre en compte de multiples facteurs pour pouvoir donner des conseils sur la protection des ressources en eau, de la source jusqu’au robinet, puis dans le traitement des eaux usées et le retour de l’eau dans l’environnement.

Appuyant l’entreprise depuis 2018, Émilie Roy est une déléguée commerciale au bureau du SDC à Montréal qui a joué un rôle de premier plan dans le processus ayant mené Mme Behmel et son entreprise à se lancer en Europe. Lorsqu’elle travaille avec une nouvelle entreprise, Mme Roy tente avant tout de comprendre exactement ce qui la rend différente, de même que ses activités, ses besoins et ses priorités. Elle travaille ensuite avec eux sur les prochaines étapes de son expansion à l’étranger.

Sonja Behmel
Sonja Behmel, cofondatrice et PDG de WaterShed Monitoring

Avant que Mme Behmel et son équipe ne mettent au point leur système de gestion intégrée des données, les données sur l’eau étaient dispersées et les différents intervenants travaillaient chacun de leur côté, sans beaucoup de lien entre eux. Il n’y avait aucun lieu centralisé où les intervenants, dans le cadre de protocoles de partage de données, pouvaient consulter toutes les données passées et prévisions futures pertinentes pour prendre des décisions éclairées sur la protection de cette précieuse ressource naturelle.

Mme Behmel et son équipe ont découvert que les pays européens étaient confrontés aux mêmes problèmes de gestion des données pour lesquels WaterShed Monitoring proposait une solution au Canada. En 2016, WaterShed Monitoring a commencé à explorer le marché européen lorsque Mme Behmel s’est rendue à Munich au salon IFAT consacré aux technologies environnementales novatrices.

« Nous y sommes allés voir s’il y avait un besoin en Europe, ou si nous n’étions pas du tout à jour [sur ce marché] », explique Mme  Behmel. Elle a constaté que l’Europe présentait plus d’obstacles réglementaires que le Canada à cette époque. Pendant les deux années suivantes, WaterShed Monitoring a fait des recherches sur le marché européen et formulé un plan d’entrée dans ce marché.

« Le SDC nous a vraiment aidés à nous préparer pour le salon professionnel de 2018 », souligne Mme Behmel.

Emilie Roy
Emilie Roy, déléguée commerciale au bureau du SDC à Montréal

Pour Mme Roy, aider les entreprises canadiennes à planifier leur entrée sur de nouveaux marchés et à s’y préparer est la pierre angulaire de son travail.

« Par exemple, j’ai informé mes collègues à l’étranger des contacts recherchés par WaterShed et des capacités uniques de cette PME. Mes collègues ont partagé de l’information commerciale précise afin de décrire le contexte qu’ils recherchaient et ont présenté à l’entreprise des personnes‑ressources clés pour aider WaterShed à obtenir les résultats qu’elle recherchait. Je reste également à l’affût des occasions qui pourraient intéresser l’entreprise », ajoute‑t‑elle.

La gratuité des services du SDC est un avantage considérable pour WaterShed Monitoring, compte tenu des coûts élevés que représente l’expansion d’une entreprise à l’étranger. Le financement de CanExport PME a également soutenu les efforts de la PME en Europe. Pour l’IFAT, le SDC a fourni un service de rencontres interentreprises avant le salon, en préparant une série de réunions avec des entreprises allemandes actives dans le marché à WaterShed. « Le SDC a mené tout le travail de jumelage, ce qui a vraiment rendu le processus efficace, rapporte Mme Behmel. Pour une entreprise en démarrage comme la nôtre, cela a fait toute la différence pour optimiser les résultats de nos efforts. »

Mme Roy a aidé WaterShed Monitoring à affiner sa stratégie commerciale internationale, notamment en renforçant ses arguments de vente et en l’informant des meilleures pratiques pour la conception de son site Web afin d’en optimiser l’impact. Elle a également tenu Mme Behmel et son équipe au courant des programmes et ressources de financement qui s’offrent aux entreprises appartenant à des femmes. Mme Roy les a aussi initiés aux pratiques exemplaires à l’égard de projets de marchés publics, notamment comment consulter le système d’avis de marchés publics européens (Tenders Electronic Daily) et pourquoi il était important de travailler avec des partenaires locaux.

Le résultat? L’entreprise a noué de solides liens en France, suffisamment pour commencer à offrir ses services dans ce pays.

« Depuis, nous bénéficions du soutien du SDC, qui joue le rôle d’ambassadeur de l’entreprise, ce qui nous a ouvert des portes dans différents pays européens », souligne Mme Behmel.

Les opportunités rendues possibles par l’AECG sont un complément au travail du SDC. Par exemple, en vertu des dispositions sur les marchés publics de l’AECG, les entreprises canadiennes peuvent rivaliser et être traitées de la même manière que les entreprises européennes. Ces dispositions ont permis à WaterShed Monitoring de sécuriser son travail avec l'Agence spatiale nationale française [Centre national d'études spatiales] et l’Agence spatiale européenne. L’AECG a aussi facilité les voyages d’affaires de l’entreprise dans les pays européens, permettant à Mme Behmel et à son équipe de se déplacer aisément pour asseoir leur présence en Europe.

Grâce à l’AECG et au SDC, WaterShed Monitoring dispose désormais d’un bureau en France et est enregistrée en tant qu’entreprise française. WaterShed Monitoring bénéficie grandement de la disposition de l’AECG relative aux marchés publics.

« L’AECG nous offre une belle marge de sécurité », confirme Mme Behmel. L’Accord a donné à WaterShed Monitoring une zone de confort qui lui a permis de prendre des risques en connaissance de cause dans le cadre de son expansion.

Mme Behmel encourage les autres entreprises canadiennes du secteur à explorer le marché européen.

« Le marché européen est friand de technologies vertes. Les Européens adorent ça. Ils ont le financement requis. Ils sont curieux de savoir ce qui se passe de notre côté de l’océan. Et l’AECG permet aux entreprises d’essayer de faire ces affaires là‑bas. »

Mmes Roy et Behmel continuent de collaborer étroitement. La prochaine étape pour WaterShed Monitoring est la mobilité de la main‑d’œuvre : un autre obstacle au commerce international que l’AECG contribue à éliminer par des dispositions relatives à l’admission temporaire. Pour Mme Roy, aider les entreprises canadiennes à faire le saut à l’étranger est vraiment extraordinaire.

« Nous sommes là pour les entreprises qui ont un plan d’affaires très solide et de bonnes capacités ici au Canada; nous pouvons les aider à réaliser leur plan d’exportation et à réussir à l’étranger. »

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