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Un fabricant de produits de ginseng découvre les avantages des accords de libre‑échange pour son entreprise en pleine croissance

Lorsque Hieu Tran s’est mis à la recherche de marchés d’exportation pour son entreprise de ginseng, Canadian Vita Corporation, le Vietnam semblait un choix tout indiqué. Après tout, le jeune entrepreneur y est né, et le Vietnam est un grand consommateur de cet ingrédient traditionnel bénéfique à la santé. Il avait de fait observé une forte demande pour le ginseng cultivé au Canada qu’il avait emporté avec lui lors d’un voyage de prospection au Vietnam en 2019.

Mais c’est surtout une rencontre avec le Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada qui a affermi ses plans d’exportation au Vietnam. M. Tran a découvert que le Vietnam était partie à l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), un accord de libre‑échange entre le Canada et 10 partenaires commerciaux clés en Asie, en Océanie et en Amérique latine. Il a appris que, grâce à l’Accord, les droits de douane sur ses exportations de ginseng au Vietnam seraient éliminés, et qu’il pouvait profiter d’autres avantages que ses concurrents n’avaient pas.

« J’étais ravi de prendre connaissance des avantages que le PTPGP pouvait offrir à Canadian Vita », se rappelle M. Tran, PDG de l’entreprise. Il a fondé cette entreprise de Mississauga, en Ontario, en 2017, alors qu’il était encore au secondaire — comme il n’avait que 17 ans à l’époque, sa mère Jenny devait signer les papiers pour lui. « Je ne pouvais même pas présenter une demande de carte de crédit », ajoute celui qui est devenu l’unique propriétaire de Canadian Vita l’année suivante.

Hieu Tran
Hieu Tran, PDG de Canadian Vita Corporation

M. Tran, qui a maintenant 22 ans, est né à Bạc Liêu dans la région du delta du Mékong au sud du Vietnam et a immigré au Canada à l’âge de 5 ans avec sa famille. Il a eu l’idée de créer une entreprise lorsque son grand‑père est venu en visite du Vietnam en 2015. Au cours de promenades autour de Waterloo, en Ontario, où habite sa famille, ils ont vu plusieurs plantations de ginseng et se sont arrêtés pour acheter un peu de ce supplément traditionnel à base de plantes que son grand‑père pourrait ramener chez lui.

« Au Vietnam, il est tombé malade et m’a demandé si je pouvais lui apporter un peu plus de ginseng, » raconte M. Tran, qui a immédiatement compris que le produit cultivé au Canada, avec ses hivers froids et ses sols sableux, avait des qualités spéciales.

M. Tran a créé son entreprise, conclu des contrats avec des producteurs de ginseng expérimentés et commencé à mettre au point des produits à valeur ajoutée comme du ginseng en tranches. En 2018, il a commencé à vendre ses produits en ligne par l’intermédiaire de plateformes de commerce électronique comme Shopify et Amazon. Les ventes canadiennes allaient bon train, « mais le potentiel était dans l’exportation », affirme M. Tran, qui, à ce moment-là, poursuivait des études en comptabilité à l’Université de Guelph. En 2019, il a décidé de se rendre à l’étranger pour assister à des foires commerciales, avec l’aide du SDC.

Au Vietnam, il a reçu de l’aide de Tuan Anh Tran, délégué commercial du bureau de Hanoi, spécialisé entre autres dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, et celle de Minh Truong, délégué commercial à Hô Chi Minh‑Ville, spécialiste des mêmes secteurs ainsi que de la promotion du PTPGP.

« Ils nous ont vraiment aidés à faire avancer les choses », indique M. Tran, surtout en ce qui concerne les documents et les licences nécessaires à l’importation de ginseng au Vietnam. Ils nous ont expliqué comment le PTPGP « pourrait grandement nous aider » et ont organisé des activités telles que des réceptions, des séminaires et des programmes de promotion pour présenter l’entreprise à des partenaires et à des clients potentiels.

« J’ai eu de très bonnes expériences en travaillant avec les délégués commerciaux, » affirme M. Tran, qui a établi des liens dans des marchés comme Singapour et les Émirats arabes unis grâce à l’aide du SDC. Il préfère utiliser les contacts « filtrés » fournis par le SDC plutôt que de devoir faire de la sollicitation au hasard : « Ça donne plus de crédibilité à l’entreprise. »

Le délégué commercial Minh Truong explique que Canadian Vita « est une jeune entreprise dynamique qui cherche à tirer parti de tout ce que le PTPGP a à offrir ». L’Accord a éliminé les droits de douane de 5 % sur le ginseng et a réduit les formalités administratives pour les exportateurs et les importateurs par l’entremise du processus d’autocertification du certificat d’origine.

M. Truong souligne que « la concurrence est forte sur le marché vietnamien de l’agroalimentaire », de sorte que les exportateurs canadiens doivent établir des relations d’affaires à long terme, participer aux programmes de ventes et de marketing des importateurs et des distributeurs locaux, et consulter le SDC. « Nous sommes là pour vous aider à accéder à des renseignements sur les marchés, vous mettre en contact avec des acheteurs qualifiés, faire de la promotion sur des plateformes en ligne et hors ligne, et plus encore. »

M. Tran précise que Canadian Vita a élargi sa gamme de produits pour inclure du café et du thé au ginseng ainsi que du miel et du chocolat infusés au ginseng. Des innovations dans les techniques de culture ont permis d’obtenir des racines plus saines, et l’entreprise soutient la recherche à l’Université de Guelph et à l’Université de Toronto pour créer de nouveaux produits. Elle travaille également à la création d’un extrait de ginseng biologique pur.

Le Canada est l’un des 4 principaux producteurs de ginseng cultivé, explique M. Tran. Il ajoute que le PTPGP « aide vraiment à obtenir plus de clients », à la fois en réduisant les coûts et en attirant l’attention sur le Canada. « Le PTPGP donne aux gens une raison d’acheter le ginseng canadien. »

Aujourd’hui, l’entreprise réalise 15 % de ses ventes au Canada, 60 % au Vietnam et le reste à Singapour et en Malaisie — 2 pays également membres du PTPGP. M. Tran se tourne maintenant vers de nouveaux marchés – aux États‑Unis, au Royaume‑Uni et au Moyen‑Orient — avec l’aide du SDC. Il tient à se concentrer sur des marchés de pays‑membres du PTPGP. « Il y a beaucoup plus de potentiel en allant vers des pays qui sont partie à cet Accord. »

Aujourd’hui, Canadian Vita compte 4 employés à temps plein — dont M. Tran et sa mère —, un certain nombre d’entrepreneurs au Canada et 13 employés à temps plein au Vietnam. L’entreprise distribue ses produits dans plus de 200 commerces de détail à l’étranger et elle a ouvert ses propres magasins Canadian Vita, indique M. Tran, qui prévoit l’ouverture d’un magasin dans chaque province vietnamienne d’ici 2023.

M. Tran conseille aux entreprises comme la sienne de « foncer » pour trouver des marchés d’exportation. « Une fois que nous avons trouvé notre premier client au Vietnam, nous avons rapidement progressé », se rappelle‑t‑il. Il fait aussi valoir les avantages du SDC « parce que le SDC ajoute beaucoup de légitimité à ce que nous faisons », en plus des conseils et des suggestions qu’il nous donne.

« Non seulement les délégués commerciaux fournissent‑ils un excellent service, mais ils sont également très amicaux et il est agréable de travailler avec eux », conclut‑il. « Je suis très surpris par la manière dont ils vont au‑delà de leur devoir pour nous épauler, et je leur en suis très reconnaissant. »

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