Une maison construite en Inde sert de vitrine au bois canadien durable
La luxueuse maison construite en bois d’épinette, de pin, de sapin, de pruche occidentale, de thuya géant et de cyprès jaune de Colombie‑Britannique pourrait ne pas attirer l’attention dans un complexe résidentiel de prestige au Canada. Mais dans l’ensemble résidentiel où elle a été construite, à l’extérieur d’Hyderabad, en Inde, la villa en bois canadien attire certainement les regards.
Faite entièrement d’essences de bois et de produits de bois d’ingénierie du Canada au lieu du béton utilisé dans la plupart des constructions résidentielles en Inde, cette maison de 6 000 pieds carrés est la première de ce genre dans le pays. En collaboration avec Forestry Innovation Investment Ltd. (FII) de la Colombie-Britannique et avec l’aide du Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada, le promoteur MAK Projects Ltd. prévoit de construire de nombreuses autres maisons de ce type.
« Nous importons du bois du Canada, parce que nous voulons nous approvisionner auprès d’une source agréée, durable et fiable »
, affirme Nawab Mir Nasir Ali Khan, directeur général de MAK Projects. Il explique que les pratiques forestières responsables du Canada et les propriétés plus écologiques et plus saines des maisons en bois constituent une formule gagnante. « Le bois est un produit naturel, donc on vit dans la nature. De plus, le bois est biodégradable, recyclable, réutilisable, écologique et il a un bilan carbone négatif. »
L’entreprise travaille actuellement à la nouvelle phase de son complexe de 250 acres, BTR Greens, situé près d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde, qui comprend des constructions résidentielles ainsi que des installations récréatives et culturelles. Jusqu’à maintenant, les 2 premières phases comprenaient 300 maisons, tandis que la troisième comptera 700 villas de luxe, qui seront construites avec du bois canadien.
Un projet de démonstration à grande visibilité pour construire la première maison a débuté en octobre 2021, et la villa de 2 étages en bois canadien devrait être terminée en février 2022. FII — un organisme d’État de la Colombie‑Britannique établi à Vancouver — collabore au projet pilote en fournissant un soutien technique et en assurant l’approvisionnement en bois canadien. L’organisme a également pris des dispositions pour qu’un architecte et ingénieur en bâtiment canadien expérimenté en construction de bois effectue un examen technique du projet. De plus, FII offre un savoir-faire technique sur le terrain à mesure que la construction de la maison avance, indique M. Khan. « Pour nous, il s’agit d’une expérience d’apprentissage. »
Le projet d’un ensemble résidentiel en bois canadien a pris forme grâce à la participation de Vikram Jain, délégué commercial à Hyderabad. Lors d’une activité de réseautage à l’occasion de la foire commerciale IndiaWood à New Delhi en 2019, il a aidé à mettre MAK Projects en contact avec des cadres supérieurs de FII, qui travaille avec l’industrie et le gouvernement du Canada pour aider à maintenir, créer et diversifier les marchés étrangers pour les produits forestiers canadiens.
« Nous collaborons étroitement avec l’équipe du Service des délégués commerciaux du Canada »
, indique Pranesh Chhibber, directeur national de FII‑India, connu sous le nom de Canadian Wood. M. Chhibber explique que la rencontre avec MAK Projects a rapidement débouché sur la proposition d’une visite en Colombie‑Britannique effectuée par une équipe du promoteur pour voir des maisons en bois alors en construction à Kelowna et à Whistler.
Au dire de M. Chhibber, l’Inde est une nation déficitaire en fibre (ligneuse), qui importe près de 7 millions de mètres cubes de bois annuellement pour réponde à ses besoins. Bien que le bois fasse partie intégrante de la culture de l’Inde depuis longtemps, il est majoritairement utilisé pour fabriquer, entre autres, des meubles, des portes, des fenêtres et des produits de menuiserie préfabriquée. La construction en bois est un petit créneau et un phénomène récent.
Il espère que le projet de la villa en bois canadien ajoutera encore à l’admiration que suscite sur le marché le bois certifié provenant de forêts canadiennes gérées de manière durable. La clé, c’est de promouvoir une plus grande utilisation du bois d’œuvre et des produits de bois d’ingénierie, qui créent des emplois au Canada, plutôt que d’exporter simplement des billots de bois. Le bois d’œuvre canadien séché, classé et taillé (petit bois d’œuvre) présente un avantage étant donné que les « constructeurs n’ont pas à gaspiller du temps et à fournir des efforts supplémentaires pour trier le bois »
, précise M. Chhibber.
Il indique également que le Canada est « de loin le chef de file mondial dans la gestion et la certification des forêts durables »
, ce qui représente un atout sur le marché indien. « Les architectes et les promoteurs sont enthousiastes à l’idée d’en savoir davantage sur la construction avec du bois. »
Selon Vikram Jain, membre de l’équipe du SDC à Hyderabad, la villa en bois canadien et les prochaines maisons haut de gamme qui doivent être construites sur le complexe résidentiel BTR Greens offriront une importante vitrine aux essences de bois et à l’expertise en construction de bois du Canada.
« L’intérêt à l’égard du bois s’est accentué en Inde »
, explique M. Jain. Il indique que le lancement du projet de démonstration en octobre dernier a donné lieu à des dizaines de reportages dans les médias. L’attention portée au projet devrait bondir lorsque la maison sera terminée et dévoilée au public en 2022, indique‑t‑il, ajoutant que MAK Projects est résolument déterminé à utiliser du bois dans l’ensemble du complexe d’habitation.
Pour lui, « MAK Projects est très enthousiaste »
, et un « projet phare »
comme celui de la villa en bois canadien est de bon augure pour le secteur forestier canadien en Inde : « Le Canada est extrêmement bien perçu dans l’ensemble du pays »
, surtout parce qu’il a la réputation de protéger l’environnement et de veiller à la durabilité de ses produits du bois.
De son côté, M. Khan souligne que le SDC a « apporté une très grande crédibilité »
à la relation entre MAK Projects et FII. Il précise que les maisons de bois peuvent être plus rapidement construites que celles en béton — la construction prend peut‑être 6 mois comparativement à 2 ans pour le béton, qui doit être coulé et séché sur place. De plus, la production de béton est nocive pour l’environnement compte tenu des éléments utilisés dans sa composition, comme l’eau, le sable, l’acier et le ciment, et de l’énergie nécessaire pour le produire qui contribue aux changements climatiques. « Nous faisons partie d’une industrie qui produit beaucoup d’émissions de carbone. Nous voulons contribuer à l’atténuation du réchauffement climatique »
, indique M. Khan.
La construction d’immeubles en bois en Inde était très répandue autrefois, mais cette pratique a décliné à mesure que l’approvisionnement en produits forestiers du pays a chuté, explique‑t‑il. Certains pays sont plus près de l’Inde et représentent des sources moins coûteuses de produits forestiers, mais MAK Projects apprécie la qualité et la durabilité du bois canadien, ajoute M Khan. « Il s’agit d’une source extrêmement fiable. »
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