Les ATC aident à libérer le potentiel commercial mondial des jeunes entreprises canadiennes

Les jeunes entreprises de technologie ne sont pas comme les autres. Elles ont des besoins particuliers, et le Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada dispose d’un programme spécialisé pour les aider à passer au niveau supérieur. Le programme des Accélérateurs technologiques canadiens, ou ATC, du SDC offre un appui sur mesure aux entreprises canadiennes à forte croissance et à fort potentiel qui ont un produit ou une technologie prête à être commercialisée et qui cherchent à se développer et à s’implanter sur des marchés clés de la technologie.

Comment ces accélérateurs technologiques canadiens ont‑ils été lancés?

CanadExport s’est récemment entretenu avec Andrea Clements, directrice de la direction d’Affaires mondiales Canada responsable des ATC depuis 2018. Selon elle, les ATC ont débuté en 2009 en tant que projet pilote du bureau du SDC à San Francisco, qui « s’était rendu compte que les entreprises technologiques canadiennes avaient besoin d’une aide supplémentaire pour être vraiment compétitives dans l’économie mondiale de l’innovation ».

Par suite du succès du projet pilote, les ATC ont été lancés en 2013 en tant que programme à part entière. Depuis, plus de 730 participants ont terminé le programme, et ces entreprises ont généré 278 millions de dollars en nouveaux revenus, mobilisé des capitaux de plus de 740 millions de dollars et créé près de 3 000 nouveaux emplois au Canada.

Le programme s’est également considérablement élargi depuis ses débuts dans la Silicon Valley. Aujourd’hui, le réseau compte des ATC dans 12 pôles mondiaux de technologie, situés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie — les programmes les plus récents étant lancés à Londres et à New Delhi en 2022.

Que proposent les ATC?

Parce qu’elle offre un accompagnement et un mentorat assurés par des chefs de file de l’industrie, un soutien pour accéder à des ressources financières, ainsi qu’un accès à des clients potentiels et des partenaires stratégiques, la participation à un ATC représente un énorme avantage pour les entreprises canadiennes qui souhaitent explorer les possibilités de croissance dans le monde et faire connaître leur entreprise sur la scène internationale.

Les ATC « offrent une compréhension plus approfondie des débouchés commerciaux sur le marché », déclare M^me Clements.

Bien que la programmation soit adaptée au marché et au secteur spécifiques de chaque ATC, les services personnalisés comprennent généralement :

• le mentorat d’experts du secteur sur le marché;
• des conseils sur la manière d’entrer et de s’orienter  sur le marché;
• un soutien pour accéder à des capitaux et à du financement, et pour affiner les stratégies commerciales internationales;
• une plus grande exposition à des partenaires stratégiques et des acheteurs ou investisseurs potentiels;
• l’appui d’un délégué commercial spécialisé.

« Lorsque vous entrez sur un nouveau marché, la courbe d’apprentissage est tellement raide que le fait de pouvoir compter sur un service d’accompagnement de qualité peut être très très important pour une entreprise qui souhaite ouvrir ces portes. Il ne s’agit pas de sollicitations faites à l’improviste. Nous organisons des présentations chaleureuses », explique M^me Clements. Elle ajoute que « les entreprises doivent toujours s’acquitter des tâches, et les participants sont tenus de prendre un engagement, mais le développement des affaires est simplifié et facilité par les délégués commerciaux dans chacun de ces marchés. »

Comment les ATC se sont‑ils adaptés aux réalités de la COVID‑19?

Pour faciliter le succès des entreprises partout au Canada pendant la pandémie de COVID‑19, les ATC se sont aussi rapidement transformés pour offrir des programmes dans pratiquement tous les marchés. En fait, comme le fait remarquer M^me Clements, les ATC ont été l’un des premiers programmes du SDC à pivoter vers la programmation virtuelle en mars 2020.

Certaines composantes virtuelles resteront probablement en place à long terme, notamment les séances préparatoires au cours desquelles les entreprises se réunissent avant le début du programme sur le marché des ATC. Mais les activités en personne seront à nouveau un élément essentiel du programme des ATC lorsque les restrictions liées à la pandémie seront levées. « Je pense que les entreprises veulent vraiment ce réseau et cette connexion en personne, malgré le succès qu’à mon sens nous avons connu », déclare M^me Clements.

Comment les participants aux ATC sont‑ils sélectionnés?

Selon M^me Clements, le candidat idéal aux ATC possède un produit ou une solution technologique unique, viable, prête pour le marché, mais il doit aussi susciter de l’intérêt sur le marché canadien, avoir la capacité de se développer rapidement et disposer d’une équipe de direction déterminée.

M^me Clements souligne par ailleurs la nature concurrentielle du processus de candidature des ATC : les demandes sont soigneusement examinées en fonction des critères d’admissibilité et d’évaluation par un comité de sélection composé d’experts locaux du secteur, notamment des investisseurs et des mentors, ainsi que de délégués commerciaux dans les marchés visés par l’ATC. « Il y a aussi souvent un entretien, au cours duquel le candidat a l’occasion de présenter ses idées. Et les experts locaux du secteur examinent les candidatures et s’assurent qu’elles cadrent bien avec le marché », ajoute‑t‑elle.

Tous les marchés ne conviendront pas à tout le monde, c’est pourquoi il est très important pour les entreprises « de faire des recherches et de parler aux délégués commerciaux sur le terrain, qui connaissent très bien les possibilités, afin d’essayer de déterminer si ce marché est un endroit où elles pourront susciter de l’intérêt et réaliser un certain volume d’affaires. Il faudra ensuite y consacrer du temps. J’ai vu tellement d’exemples où cela a porté fruit. »

Comment les emplacements des ATC sont‑ils choisis?

Au dire de M^me Clements, pour localiser un ATC, le SDC s’appuie sur ses données internes qui indiquent où se pourraient se trouver les meilleurs débouchés, où ses clients ont eu le plus de succès dans le passé et, compte tenu du volet mentorat des ATC, s’il y a y a beaucoup d’expatriés canadiens dans un marché particulier.

Le SDC examine également les études existantes qui évaluent une ville ou un pôle technologique mondial en fonction de critères tels que :

• le nombre de brevets qui y sont déposés;
• combien d’argent y est dépensé en recherche et développement;
• le nombre de jeunes entreprises qui y font des affaires.

En ce qui concerne le secteur ciblé pour chaque ATC particulier, M^me Clements dit que le SDC laisse à son bureau présent sur ce marché le soin de « décider des meilleurs débouchés pour son marché, car ce sont eux qui disposent des réseaux nécessaires sur le terrain pour tirer parti de ces débouchés ». Elle ajoute que les bureaux régionaux du SDC à travers le Canada jouent également un rôle dans ce processus car ils veillent à ce « que nous ayons les capacités au Canada pour répondre à ces possibilités » à l’étranger.

Que peuvent attendre du SDC les diplômés des ATC?

Les entreprises qui terminent un programme d’ATC peuvent continuer à bénéficier du soutien du SDC tout au long de leur parcours d’expansion internationale. Ils peuvent aussi participer à plus d’un programme. Selon M^me Clements, le SDC mène des séances de gestion du départ avec tous les participants d’un ATC – « une fois qu’un client a terminé un ATC, nous cherchons à savoir, alors, quel autre service pourrait lui offrir le SDC? » Il s’agit notamment de le mettre en contact avec un délégué commercial « d’un bureau régional pour qu’il lui présente le genre de choses qu’il accomplit pour soutenir les clients. » M^me Clements précise que le SDC est présent sur le terrain dans plus de 160 villes dans le monde pour aider les entreprises canadiennes à prendre de l’expansion à l’échelle internationale, « et nous espérons donc que chaque diplômé des ATC se mettra en rapport avec son agent régional [au Canada] et réfléchira à la forme que prendra sa stratégie mondiale. »

Quelle est la prochaine étape pour les ATC?

M^me Clements souligne que les programmes multi‑sites constituent un pas en avant passionnant pour les ATC, étape qui met à profit le réseau mondial des bureaux et des délégués commerciaux du SDC. Par exemple, le bureau du SDC à Singapour a récemment organisé un programme pour un groupe d’entreprises de technologies propres axé sur l’Association des nations de l’Asie du Sud‑Est (ANASE). « Ainsi, au lieu de se limiter à Singapour, ils ont intégré 3 autres marchés de la région de l’ANASE et ont pu véritablement offrir aux clients une expérience sur ces marchés également. Ainsi, s’il existait pour les participants des débouchés au Vietnam, en Malaisie ou aux Philippines, en plus de Singapour, ils ont pu explorer ces marchés par la même occasion. »

En ce qui concerne les nouveaux domaines d’intérêt pour les ATC, M^me Clements en mentionne 3 en particulier qui gagnent en importance : les technologies automobiles, les technologies agricoles et les villes intelligentes.

« L’innovation dans notre réseau est incroyable, et elle se poursuit au quotidien, et [les délégués commerciaux] ont vraiment à cœur les intérêts des entreprises et veulent les soutenir », dit‑elle. « J’encourage donc simplement les entreprises à jeter un coup d’œil sur ce programme particulier, mais aussi d’examiner tous les différents services que le SDC offre aux entreprises pour les appuyer dans leur expansion mondiale. »

Consultez la page Web des Accélérateurs technologiques canadiens pour obtenir une liste des programmes des ATC à venir et pour en savoir plus sur ce programme. Et jetez un coup d’œil sur les autres services, initiatives et programmes de financement du SDC.