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Forte augmentation du nombre d'entreprises dirigées par des femmes au Canada

Le 8 mars est la Journée internationale de la femme, instituée dans le but d’inspirer les femmes et de célébrer leurs réalisations. CanadExport s’est entretenu avec deux femmes chefs d’entreprise sur les ouvertures et les défis que suscite le travail sur le marché international.

Johanne Boivin, designer et fondatrice de Joanel, et Jodee Prouse, PDG de Baubles, Bags and Bows, figurent parmi les femmes, aujourd’hui nombreuses, qui ont réussi et se sont taillé une place sur le marché mondial. En fait, les Canadiennes se lancent dans le monde des affaires à un rythme accéléré.

En 2011, environ 950 000 Canadiennes travaillaient à leur propre compte, d’après l’Enquête sur la population active de Statistique Canada. Entre 2001 et 2011, le nombre de travailleuses autonomes a augmenté de 23 p. 100, contre 14 p. 100 pour les hommes. En 2012, les femmes étaient propriétaires, en totalité ou en partie, de 47 p. 100 des petites et moyennes entreprises, selon Services économiques TD. Cette étude a également constaté que les femmes ont tendance à rester en affaires plus longtemps que les hommes et sont plus susceptibles de planifier l’expansion de leur entreprise.

Pour Joanel, une firme sise au Québec, comme pour bon nombre d’entreprises ayant des aspirations internationales, le succès est venu couronner des années de travail acharné consacrées à bâtir une entreprise de bas en haut. Joanel créée des sacs à main et en vend plus 250 000 chaque année au Canada et à l’étranger. Fondée en 1991, la compagnie a élargi ses activités d’exportation vers les États-Unis au cours des dernières années.

« À mon avis, il faut cesser de dire qu’en affaires, les choses sont dures seulement pour les femmes, dit Johanne Boivin. Je crois que les choses ne sont pas faciles non plus pour les hommes. Mais il est certain que le fait d’être une femme crée des défis qui lui sont propres », poursuit-elle. Son entreprise vend des sacs et des accessoires sous les marques Joanel, Ugo Santini, Mouflon et Edgar & Sooky.

Pour Johanne Boivin comme pour Jodee Prouse, concilier le travail et la vie de famille et établir les contacts internationaux comptent parmi les grands défis que les femmes doivent relever.

« Il peut être difficile de saisir l’occasion, d’ajouter Johanne Boivin, faisant allusion aux engagements professionnels et familiaux. Mais c’est une réalité que l’on ne peut ignorer. En outre, en tant que femmes chefs d’entreprise nous sommes toujours une minorité dans le monde, dit-elle. C’est pourquoi nous devons encore faire la preuve de nos compétences en affaires. »

L’entreprise de Jodee Prouse, située en Alberta, a été fondée en 2012. Ses bijoux et ses produits de beauté ont acquis une grande notoriété par suite de leur distribution à des célébrités dans le cadre d’événements comme la cérémonie des Oscars.

Le personnel de Baubles, Bags and Bows étant exclusivement féminin, Jodee Prouse dit qu’elle accorde à ses employées toute la latitude voulue pour travailler quand elles le veulent et autant qu’elles le veulent en « planifiant leur horaire en fonction de leurs enfants ».

« Ici, tout est fait par les femmes, absolument tout, depuis la conduite du chariot à fourche jusqu’à la fabrication en passant par la création des étiquettes », fait-elle remarquer. Bien que le métier d’entrepreneure soit exigeant et impose un rythme trépidant, elle parvient toujours à trouver du temps pour sa famille et encourage ses employées à en faire autant.

« Vous devez faire des choix de vie, dit-elle. Si vous voulez développer vos marchés internationaux, vous devrez voyager, vous absenter de votre entreprise et vous éloigner de votre famille. »

Louise Léger, consule générale du Canada à Miami, comprend la pression à laquelle font face les femmes en affaires pour concilier leur vie professionnelle avec les exigences de la vie familiale. « L’équilibre travail-famille a longtemps été un obstacle pour les femmes, dit-elle. Non seulement y a-t-il une limite au nombre d’heures que les femmes sont capables, en général, de travailler, mais si elles choisissent d’avoir des enfants et prennent des congés, il y a souvent un prix élevé à payer. Dans ces cas-là, la réintégration peut parfois être difficile. »

Le Service des délégués commerciaux du Canada peut aider les femmes entrepreneures non seulement à surmonter les obstacles qui se dressent sur les marchés internationaux, mais aussi à établir un solide réseau de contacts locaux, selon Jodee Prouse et Johanne Boivin.

« Le plus dur est l’accès aux marchés », dit Jodee Prouse, qui conseille aux femmes de s’adresser au Service des délégués commerciaux (SDC) pour obtenir de l’aide.

Les deux femmes d’affaires s’entendent pour dire qu’il est parfois difficile d’être une femme entrepreneure, mais elles conseillent aux autres femmes de ne pas lâcher prise.

« Je pense que les femmes doivent faire preuve de beaucoup de ténacité, car la tâche peut parfois être décourageante, affirme Johanne Boivin. Parfois, vous dépensez plus d’argent que vous n’en gagnez, alors ça prend de la volonté! »

Une chose est cependant certaine pour Jodee Prouse comme pour Johanne Boivin : « les marchés internationaux regorgent de débouchés pour les femmes entrepreneures, et elles en font chaque jour la preuve. »

Pour de plus amples renseignements sur la manière dont le SDC et son programme « Les femmes d’affaires en commerce international » peuvent vous aider à faire croître votre entreprise, visitez le Service des délégués commerciaux du Canada, Les femmes d’affaires en commerce international et Journée internationale de la femme 2013 (en anglais).

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