Les exportations mondiales après la crise : une situation ni souhaitable ni désastreuse
Au premier trimestre de cette année, les exportations mondiales étaient plus de cinq fois plus élevées qu’elles ne l’étaient au début des années 1990, atteignant 4,5 billions de dollars. Cette croissance n’a toutefois pas été constante.
Cinq périodes de croissance des exportations mondiales (trimestrielles)
Données : FMI
Source : Bureau de l'économiste en chef (MAECD)
La croissance des exportations mondiales a été stable tout au long des années 1990, à 1,7 p. 100 (croissance trimestrielle moyenne). Elle a presque doublé au début des années 2000, s’élevant à 3,1 p. 100. L’essor des exportations de 2000 à 2008 a pris fin lorsque la crise a frappé en 2008, entraînant avec elle la chute des exportations mondiales, qui ont reculé de 14,5 p. 100 entre le deuxième trimestre de 2008 et le premier trimestre de 2009. Les exportations mondiales se sont rapidement redressées, enregistrant une croissance trimestrielle de 5,9 p. 100 entre le premier trimestre de 2009 et le deuxième trimestre de 2011.
Toutefois, entre le deuxième trimestre de 2011 et le premier trimestre de 2013, les exportations mondiales ont stagné. La baisse des exportations (134 milliards de dollars ou 4,8 p. 100) en provenance des économies avancées était la cause de ce rendement peu reluisant, lui-même largement attribuable aux difficultés économiques éprouvées en Europe. La diminution des exportations à l’intérieur de l’Union européenne (UE) représentait 60,1 p. 100 (ou 100 milliards de dollars) de la baisse attribuée aux économies avancées. Comme le produit intérieur brut (PIB) de l’UE a reculé de 0,8 p. 100 au cours de la cinquième période, la diminution des exportations n’est pas surprenante.
On s’attend à ce que la croissance des exportations mondiales remonte avec l’accélération de la reprise dans les pays de l’UE. La récente hausse de 0,3 p. 100 du PIB de l’UE, au deuxième trimestre, justifie l’optimisme, mais la production demeure nettement inférieure au sommet atteint avant la crise. De plus, le chômage dans les pays de l’UE continue d’augmenter, ayant atteint récemment un taux décourageant de 11 p. 100.
L’UE n’est toutefois pas la seule région du monde à éprouver des difficultés sur le plan des exportations : le Japon et d’autres économies avancées1 ont également enregistré une baisse à ce chapitre au cours de la plus récente période, soit de 15,7 milliards et de 34,5 milliards de dollars respectivement. Seules les exportations des pays membres de l’ALENA et les exportations externes de l’UE ont progressé durant cette période, soit de 10,9 milliards et de 5,3 milliards de dollars respectivement.
Alors que les exportations des économies avancées ont diminué au cours de la cinquième période, celles des pays émergents ont augmenté de 38,9 milliards de dollars, à un taux trimestriel moyen de 0,3 p. 100, lequel demeure inférieur à celui de 4,6 p. 100 enregistré au début des années 2000. Les exportations en provenance de la Chine, en hausse de 34,1 milliards de dollars, ont le plus contribué à la hausse des exportations en provenance des pays émergents.
Tout compte fait
Bien que la croissance des exportations mondiales ait récemment stagné, le ralentissement est en grande partie attribuable à la conjoncture économique défavorable en Europe. Lorsque l’Europe se remettra de la crise, la croissance des exportations mondiales devrait reprendre. Reverrons-nous les sommets atteints au début des années 2000? Seul le temps nous le dira.
Pour obtenir plus d’information, prière de consulter le Bureau de l’économiste en chef, Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada.
1 Les autres économies avancées comprennent l’Australie, la Corée du Sud, Hong Kong, l’Islande, Israël, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Suisse et Taïwan.
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