Élargissement des investissements : Croissance et diversification des investissements canadiens à l'étranger
La somme des investissements directs canadiens à l’étranger (IDCE) a augmenté considérablement au cours du dernier quart de siècle1. Cette somme de plus en plus grande témoigne de l’activité accrue des entreprises canadiennes sur la scène mondiale, qui tirent parti de la libéralisation du commerce et des investissements ainsi que des possibilités au sein de marchés étrangers en croissance.
IDCE selon la destination et l’industrie (2012)
Source : Statistique Canada
De 1987 à 2012, l’IDCE a progressé de 9,5 p. 100 par année en moyenne, passant, en l’espace de 25 ans, de 74,1 milliards de dollars à 711,6 milliards. L’augmentation a été plus soutenue durant les 15 premières années, atteignant 435,5 milliards de dollars en 2002, pour s’accroître de 63 p. 100 seulement par la suite. L’IDCE, en tant que composante du PIB, a suivi une courbe semblable, passant de 13 p. 100 à un pic de 37 p. 100 entre 1987 et 2002, pour connaître ensuite une progression de deux points de pourcentage seulement entre 2002 et 2012. Cette forte croissance a suivi le rythme observé ailleurs dans le monde, alors que le Canada a conservé une part d’environ 3 p. 100 de la somme mondiale des investissements directs à l’étranger depuis le milieu des années 1990.
La première destination de l’IDCE a toujours été, et de loin, les États-Unis, ce qui n’a rien d’étonnant. Le Canada a néanmoins procédé à une diversification graduelle des destinations de ses investissements directs. La part de l’IDCE aux États-Unis a diminué progressivement au cours des 25 dernières années, passant de 66 p. 100 à 41 p. 100 entre 1987 et 2012. Selon l’une des explications possibles, l’ALENA aurait contribué à cette tendance à la baisse puisque les entreprises canadiennes n’ont maintenant plus besoin d’investir directement sur le marché états-unien pour y jouir d’un accès élargi.
Parallèlement, le Canada a diversifié ses investissements dans divers pays. En 1987, 95 p. 100 de l’IDCE se concentrait dans 17 pays. En 2012, ce nombre avait doublé. La part annuelle de l’IDCE dans de nombreuses régions autres que les États-Unis a connu une croissance au cours des 25 dernières années, l’augmentation étant plus marquée dans certaines de ces régions. L’Europe, par exemple, a été l’une des principales régions vers laquelle l’IDCE a été réorienté; sa part y est passée de 17 p. 100 à 26 p. 100, surpassant le cap des 25 p. 100 en 2001. La région des Caraïbes est également devenue une autre destination importante, alors que l’IDCE y est passé de 7 p. 100 à 17 p. 100 entre 1987 et 2012. Toutefois, la plus grande partie de l’IDCE dans cette région se concentre dans des pays considérés le plus souvent comme des paradis fiscaux, et perçus comme étant une destination transitoire des investissements plutôt que comme une destination finale.
Bien que la somme de l’IDCE soit aujourd’hui répartie entre un plus grand nombre de destinations, les investissements demeurent concentrés dans les mêmes secteurs qu’il y a dix ans. Tant en 2002 qu’en 2012, un peu plus de 80 p. 100 de l’IDCE se retrouvait dans 4 des 15 secteurs industriels : finances et assurance, extraction minière, pétrolière et gazière, gestion de sociétés et d’entreprises, et secteur manufacturier. Pour ces deux années, le secteur des finances et de l’assurance avait attiré la plus grande part des IDCE, soit 37 p. 100 en 2002 et 40 p. 100 en 2012. Bien que les principales industries n’aient pas changé au cours des dix dernières années, la répartition de l’IDCE entre ces secteurs a connu des variations. Le secteur de l’extraction minière, pétrolière et gazière et celui de la gestion des sociétés et des entreprises ont tous deux vu leur part augmenter de six points de pourcentage, passant à 19 p. 100 et 13 p. 100, respectivement. À l’inverse, le secteur manufacturier est passé du deuxième au quatrième rang, enregistrant une chute importante entre 2002 et 2012, soit de 23 p. 100 à 10 p. 100.
Tout compte fait
Ces 25 dernières années, la somme de l’IDCE a augmenté et ses destinations se sont multipliées et élargies. Bien que les principaux secteurs vers lesquels l’IDCE était orienté n’aient pas changé au cours de la dernière décennie, la répartition entre ceux-ci a connu des variations. Parallèlement à la diversification actuelle des partenaires commerciaux du Canada, la diversification des destinations de l’IDCE devrait elle aussi se poursuivre.
Pour obtenir plus d’information, prière de consulter le Bureau de l’économiste en chef, Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada.
1 L’IDCE renvoie aux investissements réalisés à l’étranger dans le cadre de relations à long terme, qui témoignent d’un intérêt durable et d’une influence importante sur la gestion d’une entreprise établie dans un pays donné.
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