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Un accord qui uniformise les règles du jeu au Honduras

Le nouvel accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras profitera aussi bien aux importateurs qu’aux exportateurs canadiens et les mettra sur un pied d’égalité avec leurs concurrents d’autres pays, comme les États-Unis, qui ont des ententes commerciales avec le Honduras.

L’Accord de libre-échange Canada-Honduras

L’Accord de libre-échange Canada-Honduras (ALECH) et les accords parallèles de coopération dans les domaines du travail et de l’environnement entrés en vigueur le 1er octobre 2014 seront profitables aux entreprises canadiennes qui font des affaires et qui investissent au Honduras.

L’accord s’inscrit dans l’ambitieux programme commercial du Canada; depuis 2006, le Canada a conclu des accords de libre-échange avec 38 pays, et il mène des négociations avec au moins 30 autres pays.

Selon Mazen Mahfouz, délégué commercial principal pour le Honduras depuis le Costa Rica, l’ALECH renforce la présence canadienne dans les Amériques, une priorité de la politique étrangère du Canada.

L’ALECH intègre des dispositions sur l’accès au marché des marchandises, le commerce transfrontalier des services, l’investissement et les marchés publics. Dès que les droits de douane auront été progressivement supprimés, 98 p. 100 des lignes tarifaires du Honduras seront franches de douane. Au nombre des principaux produits agricoles canadiens qui bénéficieront immédiatement d’un accès préférentiel au marché figurent les produits du bœuf, du porc et de la pomme de terre, les huiles végétales et les produits céréaliers ainsi qu’un éventail d’aliments transformés. En outre, la suppression des droits de douane honduriens augmentera les débouchés d’exportation pour une vaste gamme de produits canadiens, dont les produits chimiques, les plastiques, les pâtes et papiers, le bois, la machinerie industrielle, le poisson et les fruits de mer.

Les faits en bref

« Le Honduras est un marché d’une certaine ampleur, et la suppression des droits de douane favorisera l’augmentation des exportations canadiennes », explique M. Mahfouz, qui fait remarquer que l’accord contient aussi des dispositions sur l’investissement.

Les échanges de marchandises entre le Canada et le Honduras ont totalisé 278,7 millions de dollars en 2013, dit-il, et le Canada a exporté au Honduras des marchandises d’une valeur de 43,7 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 13 p. 100 par rapport à 2012. Il signale qu’il existe des possibilités d’investissement dans les secteurs honduriens de l’exploitation minière, des infrastructures et des énergies renouvelables. Le Canada souhaite que les investisseurs canadiens puissent compter sur un climat d’investissement plus sûr et plus stable au Honduras et à l’échelle des Amériques, ce à quoi l’ALE contribuera grandement.

Le gouvernement du Honduras s’emploie à accroître la sécurité, à créer des emplois et à attirer de l’investissement étranger dans le pays, d’ajouter M. Mahfouz. Dans le secteur des mines, il a adopté une nouvelle loi en 2013 établissant un cadre juridique pour l’octroi de concessions minières. Le SDC a préparé un guide à l’intention des sociétés canadiennes que le secteur minier intéresse.

Le Honduras est reconnu pour la fabrication de textiles et de vêtements. De fait, l’entreprise canadienne verticalement intégrée Gildan Activewear Inc., de Montréal, un fabricant de vêtements de sport, est le principal employeur privé au Honduras avec plus de 24 000 employés et 13 usines. Gildan, dont les ventes à l’échelle mondiale ont totalisé près de 2,2 milliards de dollars en 2013, fabrique des vêtements de base qui sont distribués pour la plupart auprès de firmes d’impression sur vêtement afin de servir ultimement d’outils promotionnels pour des organisations ou des activités. Gildan prend aussi de l’essor sur le marché de la vente au détail en offrant sous sa propre marque des vêtements de base pour toute la famille, tels les chemises, les chaussettes et les sous-vêtements.

Selon Peter Iliopoulos, vice-président principal, affaires publiques et corporatives, chez Gildan, la société a lancé ses activités au Honduras en 2001. Gildan a conclu que le Honduras était un bon emplacement dans l’hémisphère occidental pour y établir ses centres de production et a été impressionnée par le dévouement et le savoir-faire de ses travailleurs, qui sont devenus des membres clés de l’équipe de gestion. La société a mis en œuvre au Honduras un solide programme de responsabilité sociale et de pratiques écologiques, qui incluent des mesures respectueuses de l’environnement et d’intéressants avantages sociaux, et elle pilote la mise sur pied d’un institut polytechnique pour former les Honduriens dans les domaines de la fabrication des textiles et des vêtements, entre autres.

M. Iliopoulos espère que l’ALECH rendra les règles du jeu plus équitables pour la vente de ses chemises et autres vêtements au Canada. Depuis la suppression des droits de douane américains sur les vêtements dans le cadre de l’Accord de libre-échange République dominicaine−Amérique centrale−États-Unis, les ventes de Gildan aux États-Unis constituent près de 90 p. 100 de la totalité de ses ventes mondiales, chiffrées à 1,9 milliard de dollars en 2013. Le marché canadien ne représentait que 3 p. 100 (près de 66 millions de dollars) de ses ventes en 2013.

« L’Accord nous permettra d’être plus concurrentiel et de faire des affaires florissantes dans notre pays d’origine », dit M. Iliopoulos, qui espère accroître la présence de Gildan dans le secteur canadien de la vente au détail grâce à l’ALECH.

Cesar Urias, directeur du secteur de l’Amérique latine et de la gestion des programmes gouvernementaux chez Canada Porc international (CPI), qui représente les entreprises d’emballage du porc et les abattoirs ainsi que les sociétés d’import-export, estime que l’ALECH contribuera à ouvrir des marchés au porc canadien en Amérique centrale.

Une étape critique a déjà été franchie : l’établissement entre le Canada et le Honduras d’un accord vétérinaire relatif aux exportations de viande de porc par lequel le Honduras a accepté les conditions sanitaires et d’hygiène du Canada s’appliquant aux aliments.

Selon M. Urias, le porc est l’une des principales sources de protéine animale dans la région, et les exportations canadiennes de porc au Honduras se composent majoritairement de la croupe, des bouts de côtes, des os de la poitrine, de l’épaule et de jambons à l’os. Les exportations canadiennes de porc ciblent également un créneau haut de gamme.

Les droits de douane imposés par le Honduras au porc canadien se sont jusqu’ici établis à 15 p. 100 , explique M. Urias, et le marché hondurien du porc canadien a toujours été relativement petit, éclipsé par les importations en provenance des États-Unis qui bénéficient de la franchise de douane en vertu des contingents tarifaires prévus par l’Accord de libre-échange République dominicaine−Amérique centrale−États-Unis. Certains produits du porc canadien se vendent bien au Honduras en dépit des droits de douane. Les ventes sont à la hausse en 2014, et CPI est convaincue qu’elles s’amélioreront avec l’entrée en vigueur de l’accord.

« La situation nous est favorable à l’heure actuelle, avec un ALE, un accord vétérinaire et un produit qui est bien accueilli par le marché, dit-il. Tous les éléments semblent réunis. »

M. Mahfouz souligne que le Canada est résolu à promouvoir les débouchés économiques au Honduras de façon à favoriser la croissance du commerce entre les deux pays. Le Honduras est l’un des 20 pays ciblés par le programme d’aide au développement du Canada, qui vise à soutenir notamment la sécurité alimentaire, l’éducation, les soins de santé et la prospérité économique. Il s’agit du principal programme d’aide bilatérale du Canada en Amérique centrale et le deuxième en importance dans l’hémisphère.

Le Programme d’assistance technique liée au commerce Canada-Amériques (ATCCA), auquel ont été attribués des fonds de 18 millions de dollars pour la période de 2009 à 2016 et qui est géré par le Conference Board du Canada, fournit une assistance technique liée au commerce aux pays des Amériques qui ont négocié ou qui négocient des accords de libre-échange avec le Canada. Son objectif consiste à accroître les connaissances pratiques en matière d’exportation ainsi qu’à établir des contacts avec des acheteurs et des importateurs éventuels sur le marché canadien.

À l’heure actuelle, le Honduras compte cinq projets du programme ATCCA d’une valeur de 1 million de dollars. Certains visent à améliorer les compétences des PME en matière d’exportation, à renforcer le système d’inspection du travail et à améliorer la capacité d’exportation du Honduras dans les secteurs de l’agriculture, des textiles et des produits de consommation.

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