Le marché des infrastructures en Éthiopie
Faits saillants de l’industrie
111,8 M$ CA
Exportations canadiennes vers l’Éthiopie en 2021.
1,2 G$ CA
Dépenses publiques allouées aux infrastructures en 2021.
11 %
Part des infrastructures dans le PIB de l’Éthiopie.
L’Éthiopie est un pays d’importance stratégique et régionale pour divers acteurs, dont le Canada. Elle est également un partenaire prioritaire pour l’aide au développement et un marché intéressant pour les entreprises canadiennes.
Le nord de l’Éthiopie est gravement touché par des troubles géopolitiques depuis novembre 2020.
L’Éthiopie dispose d’un vaste marché intérieur de plus de 117 millions d’habitants, ce qui en fait le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, derrière le Nigéria.
Plus de 70 % de sa population a moins de 30 ans. De l’an 2000 à la pandémie, son économie avait le troisième taux de croissance au monde, et le premier en Afrique. Cette croissance était en moyenne de 9,4 % entre 2010 et 2019.
Principaux débouchés pour les entreprises d’infrastructure canadiennes en Éthiopie
- Potentiel en énergies renouvelables (hydroélectricité, énergie solaire) : plus de 90 % de la production énergétique de l’Éthiopie
- Aviation : secteur à forte croissance, demande à la hausse en transport aérien, passagers et fret, à un taux de croissance moyen de 20 %
- Industries extractives : potentiel important à long terme pour les entreprises canadiennes si l’agitation politique s’apaise dans le Nord
- Engagement du gouvernement en faveur de mégaprojets en matière d’infrastructure, notamment dans l’énergie, les transports (rail, route), les ports, les parcs industriels et l’aménagement urbain et rural
- Services de conseil en matière d’opérations de la part du Canada dans le domaine des infrastructures, en particulier dans la logistique et les chaînes d’approvisionnement
- Eau
Défis notables pour les entreprises d’infrastructure canadiennes en Éthiopie
- Complexification par l’allongement des délais de passation des marchés
- Inefficacité de la coordination avec de nombreux intervenants
- Capacité institutionnelle du secteur public à mettre en œuvre les projets et à les contrôler
Paysage des affaires en Éthiopie
CPCS, une société de conseil en gestion spécialisée dans les infrastructures de transport, l’énergie et les partenariats public‑privé (P3), a remporté une étude de faisabilité d’une valeur de 3,3 millions de dollars CA pour la construction d’une voie ferrée entre Addis Abeba et Port‑Soudan. Ce port soudanais, situé sur la mer Rouge, pourrait réduire la dépendance de l’Éthiopie vis‑à‑vis du port de Djibouti. La société projette de construire un pipeline qui sera annoncé par le ministère éthiopien des Finances ; un marché sera lancé pour la prestation de services de conseil visant à accroître la participation du secteur privé dans les parcs industriels.
L’État est fortement engagé dans le développement économique, ayant des mégaprojets d’infrastructure en cours dans les domaines du rail, des routes, des énergies renouvelables, des ports et des parcs industriels. Jusqu’à récemment, certains secteurs capitaux, notamment les télécommunications, la finance et l’aviation, étaient sous le contrôle de l’État.
Après un changement de politique majeur en 2018, le gouvernement a décidé de libéraliser son économie florissante et d’en donner une part au secteur privé, national et étranger.
Les recettes en devises de l’Éthiopie sont tirées par le secteur des services, principalement par la compagnie aérienne publique Ethiopian Airlines, et par l’exportation de plusieurs produits de base. Si le café reste la principale source de devises étrangères, l’Éthiopie diversifie ses exportations et ses produits de base.
L’or, le sésame, le bétail et les produits horticoles prennent de plus en plus d’importance. L’industrie manufacturière constituait moins de 8 % des exportations en 2016, mais ces exportations devraient augmenter dans les années à venir en raison d’une présence internationale croissante.
Contexte des P3
En 2018, l’Éthiopie a promulgué une nouvelle loi sur les partenariats public‑privé. Cette nouvelle loi souligne l’engagement du gouvernement à encourager le développement du secteur privé et à renforcer la collaboration entre les institutions privées et publiques. En conséquence, une nouvelle unité de partenariat public‑privé a été créée au sein du ministère éthiopien des Finances, supervisée par la direction et l’approbation du conseil des P3.
La loi définit pour les P3 un nouveau cadre législatif qui vise à promouvoir et mettre en œuvre des projets d’infrastructure financés par le secteur privé et à améliorer la transparence, l’équité et le rapport qualité‑prix.
En vertu de la loi éthiopienne sur les P3, les projets peuvent concerner des installations nouvelles ou existantes, notamment dans les domaines suivants :
- Conception
- Financement
- Construction
- Restauration
- Élargissement
- Modernisation
- Exploitation
- Entretien
- Administration ou gestion
Le champ d’application de la loi sur les P3 exclut :
- L’exploitation minière
- Les droits de l’espace aérien.
- La privatisation ou le dessaisissement d’infrastructures publiques d’entreprises publiques
Depuis la ratification de la loi, le conseil des P3 a annoncé 17 grands projets d’infrastructure d’une valeur de 6,5 milliards de dollars US. Les projets annoncés portent sur les routes, l’énergie hydraulique et l’énergie solaire.
Le gouvernement a soigneusement choisi ces projets à titre d’essai pour les premières années ; ces projets devraient renforcer la capacité du gouvernement éthiopien à gérer les projets P3.
Projets en cours et projets en préparation
Sur les 17 projets annoncés, 8 projets solaires photovoltaïques de 800 MW, estimés à 800 millions de dollars US, ont été ouverts au secteur privé international en juin et juillet 2019. Lors du premier tour, 250 MW ont été attribués à une société saoudienne, à un coût de 300 millions de dollars, accompagnés d’un accord d’achat d’énergie (AAE) négocié à 2,526 cents US/kWh.
Les entreprises canadiennes qui cherchent à pénétrer le marché éthiopien des P3 sont fortement incitées à créer des consortiums pour réduire les risques attribués au marché et à faire valoir leurs intentions en matière de transfert de connaissances.
Le protocole d’entente que l’Éthiopie et le Canada ont signé en juin 2019 pour collaborer à des projets d’infrastructure en P3, protocole qui témoigne de la reconnaissance par l’Éthiopie de l’expérience canadienne dans l’exécution de projets P3 de qualité, devrait également attirer les entreprises canadiennes vers le marché des P3 de l’Éthiopie.
Sommaire
L’Éthiopie est un marché attrayant, le pays privatisant lentement les secteurs publics du rail, de la mer et des services publics, sans oublier les discussions préliminaires en cours sur la libéralisation du secteur financier et bancaire.
La constance des dépenses en infrastructures et le besoin en financement substitutif suscitent de l’intérêt envers les modèles de partenariat public‑privé (P3).
L’Éthiopie est résolue à améliorer ses infrastructures dans divers domaines, en étant ouverte à l’idée de voir davantage d’entreprises canadiennes œuvrer dans ces projets.
Pour en savoir plus sur les infrastructures dans le marché éthiopien, veuillez écrire à Ermias.Kefelegn@international.gc.ca.