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Le commerce en ligne convient parfaitement à une entreprise de chaussures

Par Carl Rhyndress

Elle AyoubZadeh est une entrepreneure autodidacte qui a décidé de lancer une entreprise qui marche. En fondant Zvelle, elle a vraiment trouvé chaussure à son pied.

L’entreprise Zvelle de Toronto vend directement à des consommatrices du monde entier des chaussures de grande qualité à un prix abordable, produites de manière éthique. Si on en trouve à l’occasion dans des boutiques pop-up et des foires, les chaussures Zvelle sont quasi exclusivement vendues sur le site Web de l’entreprise.


(Photo : courtoisie de Zvelle)

« Je voulais vendre directement aux consommateurs parce que c’est la seule façon de garder abordable un produit de luxe », explique Mme AyoubZadeh. Celle‑ci ajoute que ses chaussures plaisent aux femmes soucieuses de qualité et de bonne confection, mais qui ne sont pas nécessairement à l’affût des dernières tendances de la mode.

Le Canada et les États-Unis sont les principaux débouchés de ce commerce électronique de détail. La marque est de plus en plus connue en Amérique du Nord du fait qu’elle est portée par des célébrités comme Sophie Grégoire‑Trudeau, épouse du premier ministre Justin Trudeau, les actrices Susan Sarandon et Hailee Steinfeld, ainsi que la mannequin de Victoria’s Secret, Adriana Lima. Zvelle vend également en ligne à des clientes qui vivent en Chine, en Allemagne, dans les Émirats arabes unis, en Australie et ailleurs dans le monde.

« Nous ne payons jamais personne pour porter nos chaussures, précise Mme AyoubZadeh. Nous préférons collaborer avec des femmes qui partagent nos valeurs et que notre clientèle peut appuyer. »

L’élaboration d’une nouvelle gamme procède toujours de la même philosophie. « Toutes nos chaussures sont conçues dans l’optique d’une femme bien particulière, explique Mme AyoubZadeh. Notre dernière inspiratrice a été l’auteure Anaïs Nin. Anaïs était brillante; elle a pratiqué le féminisme bien avant que le terme soit à la mode. » Lors de la conception des bottes inspirées de Nin, elle croyait « que ce sont les bottes qu’elle porterait si elle était encore avec nous. »

Les espoirs et les ambitions d’Elle AyoubZadeh ont marqué les débuts de son entreprise, à commencer par son nom. « J’étais réticente à utiliser mon nom parce que j’imaginais que l’entreprise existerait encore dans cent ans, bien après moi. Je voulais un nom facile à prononcer comme Apple ou Gucci, et beaucoup de gens pensent que c’est mon vrai nom et que je m’appelle madame Zvelle. »

Née en Iran, Elle AyoubZadeh a également vécu à Dubaï, en Nouvelle‑Zélande et en Australie avant de s’établir à Toronto. « Être citoyenne du monde ne signifie pas nécessairement que vous avez beaucoup voyagé; c’est plutôt une façon de voir le monde et de s’inspirer du monde », précise‑t‑elle, ajoutant que son entreprise se développe grâce à sa diversité et qu’elle compte des employés de tous les horizons, du Ghana à la Chine, en passant par l’Italie et l’Ukraine.

Elle AyoubZadeh, qui a toujours été passionnée de mode, a travaillé dans divers magasins de détail avant de lancer son entreprise de chaussures. Dans le cadre de ses études de maîtrise en administration (MBA), elle a rédigé une thèse sur les produits emballés.

« J’ai toujours eu l’esprit », explique‑t‑elle.

Sa détermination a été mise à rude épreuve au début de sa nouvelle carrière d’entrepreneure en 2014, alors qu’elle cherchait une bonne entreprise pour confectionner ses modèles. Nouvelle venue dans l’industrie de la mode, sans relations apparentes, Mme AyoubZadeh a fait l’objet de menaces et de tactiques d’intimidation lorsqu’elle a tenté de changer de producteur en raison de problèmes de contrôle de la qualité.

« J’ai reçu des courriels désobligeants, puis des appels téléphoniques inquiétants, et enfin j’ai été menacée au cours d’un voyage à l’étranger. On m’a fait savoir que si je revenais dans le pays, quelqu’un m’attendrait à l’aéroport pour s’assurer que je ne puisse plus jamais y faire des affaires », raconte Mme AyoubZadeh. À l’époque, elle voyageait seule et ne connaissait personne dans un pays qu’elle préfère ne pas identifier. « Heureusement, j’étais encore suffisamment naïve pour sauter dans un avion afin de trouver un producteur, déclare‑t‑elle. Je n’allais pas me laisser effrayer ou intimider au point de me faire quitter l’industrie de la mode. »

Voir le monde sous un angle international fait partie des convictions fondamentales de Zvelle, et de son avantage concurrentiel. « Il y a des marques qui vous vendent une manière d’être américaine ou italienne. Notre marque s’adresse à toutes les cultures », affirme Mme AyoubZadeh.

L’autre caractéristique qui démarque Zvelle de ses concurrents est son âme, dit-elle avant d’ajouter : « Je ne suis pas un médecin qui sauve des vies chaque jour. Je vends de belles chaussures que les femmes veulent avoir, souvent pour le simple plaisir de les porter. J’ai voulu créer une entreprise dont je serais fière et qui pourrait laisser une marque positive. »

Mme AyoubZadeh y est arrivée au Festival international du film de Toronto en septembre 2017, lorsqu’elle s’est intéressée aux femmes qui sont derrière la caméra, un fief de l’industrie du cinéma presque entièrement réservé aux hommes.

« Nous avons choisi une approche différente : plutôt que d’appuyer les actrices, nous avons décidé de soutenir les créatrices comme les auteures et les directrices, explique Mme AyoubZadeh, ajoutant que le soutien de l’entreprise comprend le don de chaussures à porter lors des premières et des conférences de presse auxquelles participent ces femmes, dont le très grand talent est reconnu mais dont le nom n’est pas aussi familier qu’il le devrait. »

Elle AyoubZadeh espère faire croître son entreprise et pénétrer de nouveaux marchés. Elle estime que l’Accord économique et commercial global (AECG) récemment conclu par le Canada et l’Union européenne, qui élimine 98 % des tarifs entre les deux parties, pourrait aider des entreprises comme Zvelle puisque cette entreprise doit actuellement acquitter des droits variant entre 12 et 18 % sur les produits importés au Canada.

« Pour moi, cet accord est fantastique. Je songeais déjà à produire dans un pays européen comme l’Italie, et l’abolition de tous les tarifs me comblerait de joie », admet Mme AyoubZadeh.

Durant son cheminement, Elle AyoubZadeh a profité de l’appui moral et des enseignements de ses proches. « Ma mère est un havre dans ma vie. Elle a traversé la moitié du monde avec cinq enfants pour que ceux-ci aient une meilleure vie. Elle veille à me garder les pieds sur terre, peu importe la hauteur de mes ambitions.

« Mon deuxième modèle est mon mari. Il a fondé sa propre entreprise de réseau de données sur les marchés financiers, qui fournit une connaissance approfondie des entreprises privées. C’est le genre d’entrepreneur que je désire toujours devenir, entre autres à cause de sa ténacité », confie Mme AyoubZadeh.

Si un meilleur accès à la technologie permet de réduire les obstacles au commerce électronique que doivent relever les entrepreneurs, de nombreux autres facteurs doivent être pris en compte, en particulier par ceux qui veulent se lancer sur les marchés mondiaux. Pleins feux sur le commerce électronique est un guide du Service des délégués commerciaux du Canada conçu pour aider les entreprises canadiennes à mieux se préparer à se lancer dans le monde de l’exportation électronique.

Consultez Pleins feux sur le commerce électronique pour en apprendre davantage.

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